Calcarea fluorica

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Calcarea fluorica

Groupe de travail pour la réalisation de cet article : Amy, Cécile, Séb et Athelas

 

Introduction

 

C’est le fluorure de calcium, composé inorganique de formule chimique CaF2, solide pratiquement insoluble dans l’eau ce qui le rend peu toxique. Le médicament est directement préparé à partir d’une trituration de morceaux de fluorine la plus pure possible.

pierre-calcarea-fluorica

Fluorine cristallisée

Il fut expérimenté en premier par Bell (du Massachusetts) en 1874. C’est un « petit remède » qui ne comporte que 271 rubriques dans PCKent2.

Autant son parent Calcarea carbonica (calc.) possède tous les miasmes et notamment les miasmes psorique et sycotique à un haut degré, autant Calcarea fluorica (calc-f.) est beaucoup plus syphilitique avec une action sur le tissu osseux très prononcée. Il a guéri ou fait progresser des cas avec des atteintes destructrices (ulcères, fistules, abcès), et des atteintes ganglionnaires sévères témoins de l’activité du miasme luétique.

Ceci peut être en rapport avec la présence de l’élément fluor, que l’on retrouve dans Fluoric acid avec lequel calc-f. partage beaucoup de points communs. Rappelons que le fluor est un toxique notable, au niveau des dents notamment.

Mais comme le rappelle Kent, Calcarea fluorica n’est pas la simple addition des propriétés de la chaux avec celles du fluor, il s’agit bien d’un nouveau remède à part entière avec de nouvelles propriétés qu’il faudra mettre en évidence.

Calcarea fluorica est présent dans de nombreux tissus de l’organisme, à la surface des os (périoste), dans l’émail des dents, dans les fibres élastiques de l’épiderme, du tissu conjonctif, des vaisseaux sanguins, etc.
C’est le sel des os selon Schüssler (« bone salt »), et son utilisation thérapeutique s’est effectivement développée à la suite des travaux de ce médecin homéopathe du dix-neuvième siècle.

Schüssler et ses sels

L’idée d’explorer les propriétés thérapeutiques des sels minéraux qui entrent dans la structure et les fonctions physiologiques des cellules a été articulée par Stapf en 1832, et reprise plus tard par Hering.

Schüssler l’a ensuite développée jusqu’à en faire un système à tel point qu’à la fin de sa vie sa méthode se basait non plus sur les principes de guérison homéopathique mais sur une approche purement biochimique. La maladie selon lui serait le résultat d’un déséquilibre dans l’apport et la distribution d’un sel ou d’un autre, et la simple supplémentation en ce même sel produirait une guérison.

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Docteur Wilhelm Schüssler

L’apport doit être dans des proportions et concentrations très précises et dans un milieu approprié à chaque minéral pour produire le sel voulu. La méthode de trituration et de dilution utilisée pour obtenir les remèdes homéopathiques s’est avérée idéale car elle fournissait des potions avec une activité vibratoire et catalytique et des dilutions optimales et modulables à volonté. La gravité de la condition selon son expérience ne déterminait pas la quantité de l’apport et une maladie très grave pouvait nécessiter une dose négligeable du sel manquant.

La question si le « schüsslerisme » est de l’homéopathie a été l’objet d’innombrables débats. Ceux qui défendaient sa nature homéopathique affirmaient que son efficacité ne revient pas au fait qu’elle comble une carence vu l’infime quantité requise pour produire une guérison complète, mais bien au principe de similitude homéopathique.

La communauté homéopathique de son époque tout en « admettant » éventuellement les théories de Schüssler a élargi le champ d’action thérapeutique de ses sels par des expérimentations et des observations cliniques selon les principes homéopathiques. Il est possible que des indications cliniques (où calc-f. a été administré en très basse dilution) extrapolées à partir des idées de Schüssler figurent malgré tout dans nos matières médicales sans réelle valeur homéopathique, on ne pourra jamais être certain que le médicament a été administré selon la loi de similitude.

Kent nous rappelle inlassablement que les propriétés des médicaments ne peuvent être connues que par l’expérimentation pure, et il insiste sur la nécessité de reconduire des provings sérieux afin que l’individualisation soit plus souvent possible.

mot clé = INDURATION

« Ce remède s’est révélé du plus haut intérêt dans toute espèce d’induration, et le mot-clé du remède peut précisément être ce mot : « induration ». Qu’il s’agisse d’une excroissance dure, d’une exostose, d’un épaississement de l’os, de l’induration d’un tissu normalement mou, ou qu’il s’agisse de la perte d’élasticité d’un tissu normalement rétractile comme la peau, une muqueuse ou la paroi d’un vaisseau, Calcarea fluorica s’est montré un remède de premier plan. »

Comme Hodiamont le souligne ci-dessus le médicament devra être étudié à chaque fois qu’une induration apparaît, ou qu’un tissu perd ses propriétés élastiques et se rétracte (ce qui est une nuance dans le processus d’induration), ou à l’inverse se dilate avant de se durcir. Par exemple Clarke rapporte la guérison d’un patient présentant une induration de la région épigastrique suite à un coup de sabot de cheval. La lecture du Hering fait apparaître une succession de cas d’indurations de toutes sortes dans toutes les régions du corps humain.

Nous vous proposons de découvrir Calcarea fluorica en suivant le plan de Hering au travers des rubriques du répertoire les plus caractéristiques.

 

Régions

 

Psychisme

Calc-f. présente une grande peur de la pauvreté (calc.) pouvant le mener à la dépression, et le faisant passer pour un avare. Il a souvent tendance à ne voir que le mauvais côté des choses, ce qui développe chez lui un côté indécis très marqué.

1* PSY : ILLUSIONS, imaginations, hallucinations / misère / il va tomber dans la
(=seul remède dans la rubrique avec Sulfur aussi au 1°)
2** PSY : PEUR / pauvreté, de la (bry., calc.)

Pour peu que notre patient cache quelques-uns des symptômes physiques que nous allons détailler ci-dessous, et que nous ayons le “tableau mental” d’un individu volontiers morose, peu actif, nous aurons volontiers l’image d’un être frileux, tourmenté et reclus. Mais n’en faites surtout pas une règle immuable, ce ne serait plus de l’homéopathie. Vous pourriez rencontrer l’exact contraire.

 

Tête

Un prover a ressenti une sorte de craquement doux dans le crâne, un peu comme un bruit de corn-stalk fiddle (instrument à cordes proche du violon), le gênant dans son sommeil.
Calc-f. a guéri des exostoses au niveau de la tête et en particulier du maxillaire inférieur (voir ci-dessous). C’est une key-note importante du médicament, avec de multiples localisations.
TE : EXOSTOSES (aur., merc., phos., fl-ac.)
Il peut être indiqué chez les nourrissons en cas de céphalhématome, où il ressort au second degré.

Les céphalhématomes d’évolution défavorable révèlent un miasme syphilitique actif. La « tumeur » s’est formée initialement au sommet de la tête pendant le travail de l’accouchement avec ou sans manoeuvres instrumentales . Hering rappelle (matière médicale domestique ) que les cas mal traités ou après échec de Arnica ou Rhus-tox. auront besoin d’un médicament plus syphilitique comme Mercurius ou Silicea en cas de suppuration et d’ulcération.

 

Oreille

On peut trouver chez calc-f. des dépôts calcaires sur le tympan (seul remède de la rubrique avec syphilinum), responsable d’une éventuelle hypoacousie.
OR : TYMPAN / dépôts calcaires (réf. complément E.B.)

mais également des ostéites, et une suppuration chronique de l’oreille moyenne.

 

Yeux

Calc-f. possède un fort tropisme pour l’oeil, avec en particulier des chalazions récidivants, où il est au 3ème degré avec une énorme valorisation relative dans une rubrique comportant seulement trois remèdes (puls., staph.).

3*** Y : TUMEURS / Tarse, du cartilage (chalazions) / récidivantes (réf. P. Schmidt)

Il a également la sensation d’un cil dans l’oeil, rubrique où il est seul au 3ème degré,
Y : CIL dans l’œil, sensation d’un (réf. Schmidt)

et la sensation d’avoir des étincelles devant les yeux (Hering, Clarke).
Les efforts visuels l’aggravent. « Il a du mal à voir distinctement après avoir écrit un moment, à cause d’un trouble ou d’un brouillard devant les yeux, avec quelques douleurs du globe oculaire, améliorées en fermant les yeux et en les pressant fortement. » (Hering).
2** Y : DOULEUR / INDÉFINIE et aiguë, mal aux yeux / écrivant, en (seul remède dans la rubrique)
2** Y:DOULEUR / écrivant, en (nat-m.)

L’atteinte des yeux peut évoluer jusqu’à la cataracte (opacités du cristallin) ou des lésions de la cornée.
Y : CATARACTE (calc., caust.)

 

Nez

Il présente un écoulement épais, verdâtre, nauséabond, avec mouchage de mucosités abondantes (Hering). Calc-f. peut être indiqué dans certains cas d’ozène dégénératifs.
Mais l’envie d’éternuer est inefficace (Hering).
3*** N : ÉTERNUEMENT / efforts inefficaces pour éternuer (sil.)
Dans cette rubrique il présente une très forte valorisation relative, puisque il est absent de toutes les autres rubriques d’éternuements.
On peut trouver associées des végétations adénoïdes (tissu de même nature que les ganglions lymphatiques du cou).

 

Visage

Dans cette rubrique, on retrouvera à nouveau des exostoses qui déforment le maxillaire inférieur avec un aspect en « bouche de grenouille » (frog-face) :
3*** VIG : EXOSTOSES / maxillaire inférieur
(3 médicaments dans la rubrique dont Ang***., hep.)
ou à un degré moindre des tuméfactions dures au niveau de la joue.
2’** VIG : TUMÉFACTION / MAXILLAIRE inférieur (valorisation générale)
(Fl-ac., lach., merc.)

Calc-f. produira de l’herpès labial, un herpès dur dans la région des lèvres et au niveau des commissures. C’est une keynote à connaître.
VIG : ÉRUPTIONS / HERPÈS / Lèvres, région des
VIG : ÉRUPTIONS / HERPÈS / Lèvres, région des / fièvre, pendant (réf. Knerr)
2** VIG : ÉRUPTIONS / HERPÈS / Bouche / commissures / au-dessous des (seul avec Nat-m.)
Le bouton de fièvre sera petit, contrairement à celui de Nat-m. qui sera diffus.

 

Dents

L’aspect syphilitique du remède s’exprime à nouveau dans cette région, avec des caries précoces chez les enfants,
2** DE : CARIES, dents creuses, etc. / enfants aux dents précocement cariées (calc., calc-p., fl-ac., kreos., staph.)

de l’effritement des dents,
DE : EFFRITTEMENT (calc., calc-p., fl-ac., staph.)

et des malformations de l’émail dentaire.
DE : ÉMAIL, malformation de l’ (seul remède (2°) avec sil.)
Voir la section diagnostics différentiels.

 

Gorge et cou

On retrouve des sensations de suffocation et surtout des douleurs brûlantes dans la gorge, aggravées par le froid et la nuit,
et améliorées par les boissons chaudes (Clarke).
1* G : DOULEUR / BRULANTE / nuit / boissons froides, suite de
1* G : DOULEUR / BRULANTE / chaleur, boissons chaudes amél
(4 remèdes dont ars., hep.)
1* G : DOULEUR / BRULANTE / froid / boissons froides, agg après
(5 remèdes dont ars., merc-c.)

Goitre. Il faudra penser au médicament dans les troubles impliquant la glande thyroïde. Les indurations au niveau des ganglions de la nuque sont qualifiées « d’une dureté de pierre ».
Affection des amygdales.

 

Estomac et abdomen

L’aspect tuberculeux du remède sera visible ici, au travers d’un appétit dévorant sans prendre de poids voire en maigrissant.
1* ES : APPÉTIT / DÉVORANT, excessif, faim canine / amaigrissement, avec (réf. Julian)
1* ES : APPÉTIT / DÉVORANT, excessif, faim canine / maigre, tout en restant (ne profite pas, etc.) (réf. Julian)

Il présentera des douleurs abdominales sourdes ou coupantes lancinantes, aggravées sur le côté douloureux ou en voiture, mais améliorées une fois allongé sur le côté non douloureux, en se pliant en deux (pression) ou en marchant. Elles s’accompagnent d’agitation.
1* AB : DOULEUR, mal au ventre, douleur sourde / Hypocondres / assis / agg étant
1* AB : DOULEUR, mal au ventre, douleur sourde / Hypocondres / marchant / amél

D’ores et déjà nous voyons se dessiner une complémentarité entre calc-f. et Rhus-tox.

 

Vessie

Les mictions sont plus fréquentes la nuit, révélant encore l’aspect syphilitique du remède.
3** UR : POLYURIE / nuit (uran.)
2** VS : MICTION / FRÉQUENTE / nuit (calc.)
Les urines seront malodorantes et colorées seulement en cas d’oligurie bien sûr.

 

Organes génitaux

Les organes génitaux des deux sexes seront touchés de manière très proche, avec une induration des testicules,
GM : INDURATION / Testicules
Chez l’homme, le remède a guéri une hydrocèle (Clarke).

ou des fibromes utérins, éventuellement avec des métrorragies.
GF : TUMEURS / Utérus / fibrome (3°)

Nodules durs dans les seins lors de l’allaitement ou de la grossesse. (Hering)

Le travail lors de l’accouchement sera facilité en cas de flatulences pendant la grossesse. (Clarke).

Bearing-down voire véritable prolapsus utérin pour Clarke (à rapprocher d’une perte du soutien des ligaments de l’utérus, et/ou d’un alourdissement de l’organe induré).

 

Larynx, respiration, toux

Le proving de calc-f. a fourni de nombreux symptômes importants dans cette région : des chatouillements fréquents dans le larynx, mais contrairement à calc. ni douleur ni catarrhe.
La voix est enrouée, mais alors que calc. sera enroué après avoir parlé, calc-f. sera enroué après avoir lu à voix haute ou en riant, après des efforts plus longs et plus soutenus.

L’épiglotte pourra donner l’impression de se fermer, occasionnant une difficulté et une oppression respiratoire (Clarke et Hering), ce qui peut indiquer le remède dans des cas de croup.
LAR : OBSTRUCTION, sensation d’ / quasi-complète, sensation d’ (au paroxysme du proving)
LAR : CORPS étranger, sensation d’un / Larynx (second degré avec valorisation générale)
RES : DYSPNÉE (second degré avec valorisation générale) (comme quand on prend froid)

Une sensation de chatouillement dans le larynx peut provoquer une toux sèche, spasmodique.
LAR : CHATOUILLEMENT des voies aériennes / Larynx (3°)
TX : CHATOUILLEMENT, suite de sensation de / Larynx (3°)

Ce chatouillement du larynx peut survenir peu de temps après une démangeaison de l’anus, provoquant une toux spasmodique, soulagée quelques heures après par le raclement d’un peu de mucosités provenant du larynx. (Clarke et Hering).

La toux est peu efficace pour ramener une minime quantité de mucus qui suffit pourtant à la calmer ensuite. Ici transparaît derrière la sécheresse combinée à la rigidité. On pourrait faire le parallèle avec les éternuements qui sont aussi inefficaces comme si le patient ne parvenait pas à actionner ce qui met en mouvement la cage thoracique et les poumons.
Or l’éternuement, qui consiste en une inspiration profonde (étirement) suivie d’une expiration brève, explosive (retour à l’état initial), peut être vu comme une déformation de type élastique. Remarquons enfin que calc-f. peut rêver de ses efforts infructueux.

 

Appareil circulatoire

Schüssler considérait calc-f. comme le maître remède dans les cas de varices (R : GE / distension des vaisseaux sanguins et GE / varices) parce qu’il permet de restaurer la contractilité de leurs fibres élastiques. Nous retiendrons que Boger qui corrélait les signes lésionnels avec les miasmes l’a ajouté au premier degré dans la rubrique artériosclérose (anévrisme par exemple). Tumeurs vasculaires (comme les angiomes plan). Une fois encore le médicament devra être prescrit sur la totalité des symptômes.

 

Dos

Lumbago
Douleurs apparaissant comme si le patient avait fait des efforts de levage, ou de longs efforts. Le dos sera endolori et fatigué comme chez rhus-t., trop souvent prescrit par routine, en oubliant que calc-f. présente justement les mêmes modalités que lui.
Calc-f. sera individualisé plus facilement si le sujet décrit une sorte d’agitation nerveuse de la région lombaire accompagnant les douleurs et ne lui permettant pas de trouver le repos. C’est une agitation locale, alors que l’agitation de rhus-t. est beaucoup plus générale.

Scolioses, déformation du rachis
L’action de calc-f. dans les malformations du rachis avec croissance asymétrique du squelette rappelle la composante syphilitique du médicament qui figure au 3° dans la rubrique mère aux côtés de médicaments comme merc-c., sil., lyc., merc., aur.

 

Membres

C’est l’autre localisation avec le crâne où calc-f. développe son pouvoir curatif vis à vis des exostoses : exostose au niveau des phalanges des doigts (seul médicament), exostose du tibia ou de la rotule (voir le cas clinique de Burnett ci-dessous). Ces exostoses se manifesteront sous la forme d’élévations dures, rugueuses au toucher.

Les ostéoporoses avec déformations osseuses seront une bonne indication si les symptômes concordent, et d’autant plus si par exemple l’utérus a souffert lui-même d’une induration (fibrome) avec des saignements en dehors des règles avant la ménopause (métrorragies). Moins fréquemment calc-f. pourra être indiqué dans le processus inverse où l’os au lieu de croître localement tel un ajout s’affaiblira ou sera insuffisamment calcifié (rachitisme). Ou encore quand le processus de réparation ou de cicatrisation se fait trop lentement, notamment après une fracture chez un enfant (calc., calc-p. et sil.).

Ainsi le remède pourra être utile dans un grand nombre d’affections rhumatologiques à partir du moment où il y a un durcissement des tissus avec ou sans déformation (arthrite déformante ou ankylosante, arthrite sèche, atteinte tendineuse avec crépitation signant l’entrave au mouvement, kystes synoviaux, etc.).

DD avec Hekla lava

Hekla lava, préparé à partir des cendres du Mont Hécla (volcan actif islandais très étudié), est un autre remède à connaître dans la cure des exostoses des membres et du visage, et en stomatologie où il a de nombreuses indications (caries et abcès, dentition difficile). Du fait de son emploi plus récent et du manque de proving il est mal représenté dans le répertoire. Hodiamont dit qu’il pourrait être considéré comme le complémentaire de calc-f. Le remède sera très indiqué quand une fragilité osseuse sous-jacente se manifeste par des fissurations, des fragmentations (ostéochondrite), des nécroses.

Tout comme calc-f. il est aggravé en début de mouvement et soulagé par le mouvement prolongé. Par contre il est nettement moins sensible aux variations de temps et ne présente pas de modalité thermique bien nette. Les provings récents font état de colère violente.

montagne-calcarea-fluorica

Mont Hekla

Nécroses osseuses et ostéites
Calc-f. a été utilisé avec succès dans des cas de nécrose osseuse et d’ostéite chronique. C’est une indication majeure dès lors qu’il y a une tuméfaction indurée qui menace de suppurer. Ces processus seront lents et insidieux, avec peu de douleurs.

Entorses et luxations ?
Clarke mentionne dans sa matière médicale des « easy dislocations » que l’on peut traduire par luxations faciles. Il a aussi fait un ajout au répertoire en créant la rubrique :
MB : LUXATION / Hanche, spontanée (dans une tuberculose de hanche ?)

Ceci dénote une importante faiblesse articulaire, la hanche étant en principe l’articulation la plus stable du corps humain, ou alors une destruction articulaire. Les autres sources consultées ne nous apprennent rien d’autre sur l’emploi du médicament par extrapolation chez les sujets présentant une laxité articulaire, éventuellement victimes d’entorses à répétition. La lecture des « twelve tissue remedies of Schüssler » ne nous renseigne pas davantage et calc-f. n’est pas proposé dans la liste des médicaments à envisager pour ces traumatismes, Ferrum phosphoricum et Kalium muriaticum lui sont préférés.

En outre calc-f. ne figure pas dans aucune rubrique entorse / luxation de PCKent2, ni d’ailleurs les autres remèdes mentionné. L’emploi fréquemment indiqué du médicament (sur la base qu’il se produit une perte d’élasticité des ligaments après une entorse ?) notamment par l’École Française dans ce type de situation en tant que remède « constitutionnel » découle t-il vraiment de confirmations cliniques répétées ?

 

Sommeil et rêves

Le sommeil sera mauvais, non reposant, avec de nombreux rêves volontiers effrayants et sinistres, vivants à tel point que le dormeur peut sauter du lit tout en rêvant. Leur souvenir sera déplaisant. Il faut souligner que calc-f. partage dans sa pathogénésie de nombreux rêves avec Fluoric acidum.

 

Tissus

La lecture de la rubrique dans l’encyclopédie de Hering est un bon résumé du remède :
« Correspond aux infiltrats solidifiés.

  • Grosseurs indurées dans les fascias et les ligaments et capsules articulaires.
  • Exsudation à la surface des os, qui durcissent rapidement et prennent une forme nodulaire ou irrégulière.
  • Nodules et grosseurs osseuses durs.
  • Suppurations osseuses; semblable à Sil. et Calc-p.
  • Excroissances osseuses dans les articulations du carpe et du tarse.
  • Os surnuméraires (grains de riz?).
  • Ganglions indurés, d´une dureté de pierre. »

On pourrait rajouter la peau qui peut présenter de nombreux symptômes lésionnels :

peau dure et sèche (comme après un détergeant), peau ichtyosique ; gerçures-crevasses dures ;
Calc-f. a été utile dans des cas de :
cicatrices dures : cicatrice après épisiotomie par exemple ; cicatrices chéloïdes ; balafres
brides rétractiles : maladie de Dupuytren (rétraction de l’aponévrose palmaire) ;
panaris ;
ulcères ; abcès chroniques ; les bords seront calleux.
fistules (le grand spécialiste étant calc.)

Pierre Schmidt a créé pour lui seul la rubrique « brûlures par rayons x » sur une note de Boger.
Il reste à mentionner l’indication fréquente de calc-f. en pathologie tumorale (fibrome, certains sarcomes, kystes, etc.).

 

Désirs et aversions

Désir de sucreries, de choses salées
(réf. Edouard Broussalian ; Julian)
Amélioration : boissons chaudes

 

Modalités

Latéralité gauche.

<froid ; <repos ; <temps humide (ce qui rappelle calc.), changement de temps
> chaleur
rhumatismes >friction ; >mouvement prolongé (fluor), >chaleur (rhus-t.)
mal de gorge et suffocation < boissons froides, > boissons chaudes
douleurs abdominales <assis et sur le côté douloureux, >sur l’autre côté et en marchant
La >pression et et l’< en voiture sont des modalités qu’il conviendrait de préciser lors de provings ultérieurs.

 

Diagnostics différentiels

A partir de là, il va nous falloir des « billes » pour départager Calcarea fluorica d’autres médicaments très proches :

 

DD  Calc-f. / Fluoric acidum

Les personnes qui auront besoin de ces remèdes seront des personnes maigres (rubrique Généralités, maigres, minces).
Il sera très difficile de départager Calcarea fluorica de Fluoric acidum (71 rubriques communes dans PCKent), on les différenciera avec quelques modalités.

Dans les symptômes mentaux, ils ont tous les deux une valorisation relative dans la rubrique peur qu’un malheur n’arrive.

Au niveau de la tête, ce sont deux médicaments d’exostoses. Ils ont également un tropisme léger pour l’oreille avec des douleurs et un écoulement ainsi que pour le nez avec leur présence commune dans les rubriques écoulement et coryza.
Ils présentent également une affinité pour les problèmes de peau : éruptions du visage, cicatrices et ulcères.
Au niveau des dents, ils sont dans la rubrique tuméfaction du maxillaire inférieur, dans la rubrique caries précoces et dents creuses, effritement des dents.

GM : Jacques Lamothe les rajoute dans la rubrique suivante :
CRYPTORCHIDIE : Aur., Bar-c., CALC., Calc-f., Calc-p., Caust., CON., Fl-ac., LUES., SIL., Thyr. (source « homéo pédiatrique »)

MB : on les trouve dans la rubrique de croissance des enfants : DOULEURS OSSEUSES DE CROISSANCE, chez les enfants : Agar, Ap-g, Asaf, Aur, Bell, Calc, Calc-f, Calc-p, Cench, Cimic, Dros, Eup-p, Ferr-ac, Fl-ac, Guaj, Hep, Hipp, Kali-p, Mag-aust, Mag-p, Manc, Mang, Merc, Morg, Nat-p, Nit-ac, ol-j, Ph-ac, Phos, Plan, Sulf, Syph. (Lamothe).

Au niveau du sommeil, ils présentent tous les deux un sommeil non-réparateur et font des rêves en lien avec la mort (personnes décédées ou membres de la famille décédés).

Ce sont aussi deux médicaments de tumeurs, fibromes.

A noter qu’ils sont tous les deux améliorés par les applications chaudes, et améliorés après s’être allongé.

 

CALCAREA FLUORICA

FLUORIC ACID

GE : Agg courants d’air
GE : Amél aliments chauds
GE : Frileux
Agg froid (3)
GE : Agg effort
GE : Agg temps humide
NEZ : Efforts inefficaces pour éternuer (V Rel 3è)
GE : Amél plein air
GE : Amél aliments froids
GE : Sensation de chaleur
Agg chaleur (3)
GE : Amél effort et mouvement
GE : Agg temps froid et sec
NEZ : Eternuements violents (V Rel 1er)

DD Calc-f. / Baryta carbonica

Là encore, nous avons deux médicaments très proches, que l’on retrouvera chez des personnes minces.
Ils ont un tropisme sanguin (varices, distension des vaisseaux sanguins).
Au niveau mental, ils sont présents dans la rubrique de tristesse et de dépression mentale (2ème degré) et sont indiqués par Lamothe dans les rubriques :

CHANGEMENTS, aversion pour les, attachement à la routine, aux traditions et coutumes :

Aco, Agar, Bar-c, Bry, Calc, Calc-f, Calc-sil, Caps, Carb-an, Carb-v, Cupr, Dulc, Form, Germ, Graph, Kali-bi, Kali-c, Lach, Medus, Nicc, Petr, Puls, Sol-t-ae, Vip.

ONGLES RONGES : Aco., Ambr., Am-br., Arum-t., Arn., ARS., Bar-c., Calc., Calc-f., Calc-p., CAUST., Cina, Cupr., Hura., Hyos., Lyc., Lyss., MED., Nat-c., Nat-m., Nit-ac., Phos., Sanic., Senec., Sep., Sil., Staph., Stram., SULF.;

Par ailleurs, on note une forte affinité de ces remèdes avec les yeux et la vision :
Y : CATARACTE
Y : OPACITÉ / Cornée
Y : TACHES, mouchetures / Cornée
Y : ULCÉRATION / Cornée
VIS : BRUMEUSE
VIS : ÉTINCELLES
VIS : OBSCURCISSEMENT, baisse de l’acuité visuelle, amblyopie
VIS : PAPILLOTEMENT, scintillement

Au niveau de la sphère ORL, ce sont également deux médicaments bien représentés au niveau du nez (coryza et grosses rhinites permanentes, oreille, végétations). Kent ajoute qu’ils ont tous les deux un fort tropisme pour la toux et pour les grosses amygdales.

LAR : CHATOUILLEMENT des voies aériennes
LAR : CHATOUILLEMENT des voies aériennes / Larynx
LAR : ÉCLAIRCIR la voix, racler, toussoter, etc.
LAR : VOIX / enrouée
RES : DYSPNÉE
TX : NUIT
TX : CHATOUILLEMENT, suite de sensation de / Larynx
TX : DÉJEUNER / après
TX : IRRITATION des voies aériennes, suite de sensation d’ / Larynx
TX : MANGER / agg
TX : SÈCHE / chatouillement du larynx, suite de
TX : SPASMODIQUE

Ils présentent tous les deux des caries chez les enfants (avec évolution galopante pour Bar-c.).

Au niveau du cou, ils faut noter les rubriques de goitre (maladie de Basedow) et dans l’induration des ganglions.

En outre, au niveau de l’estomac, il faut retenir que ces remèdes ont un appétit dévorant avec amaigrissement et un désir de sucreries.

Ils sont un fort tropisme également pour la sphère urinaire (polyurie la nuit, douleur brûlante à la miction).

GM : Kent et Lamothe les citent tous les deux dans la rubrique induration des testicules :

CRYPTORCHIDIE : Aur., Bar-c., CALC., calc-f., Calc-p., Caust., CON., Fl-ac., LUES., SIL., Thyr.
Tous deux présentent des douleurs du dos.

Au niveau du sommeil, on notera un sommeil perturbé, non-réparateur, avec des rêves de morts et des rêves effrayants.

Enfin au niveau des modalités, ils sont tous les deux frileux et aggravés par les aliments froids ; améliorés après s’être allongé ; aggravés sur le côté douloureux et aggravés par l’effort physique. On note aussi qu’ils sont dans la rubrique retard dans l’apprentissage de la marche :

MARCHE (retard de -) Agar., Bar-c., Bell., CALC., calc-f., CALC-P., CAUST., Lyc., NAT-M., Merc., Nux-v., Ph-ac., Phos., Sanic., Sep., Sil., Sulf. (Lamothe)

 

CALCAREA FLUORICA BARYTA CARB
 

TETE : DL tête amél le soir
NEZ : Efforts inefficaces pour éternuer (V Rel 3è)
REC : Selles dures ou moulées puis liquides
Urines : Polyurie la nuit (3)
LAR : sécheresse
GE : agg courant d’air
GE : bain froid amél
GE : pression amél
GE : amél pendant les règles
+ syphilitique
GE : amél en frottant
GE : exostoses (3)
Tumeurs, enchondromes
Tumeurs, fibromes (3)
Tumeurs, naevi, dysplasie cutanées

TETE : DL tête le soir
NEZ : Eternuements violents
REC : Selles liquides puis dures
Urines : Miction fréquente (3)
LAR : Mucosités
GE : amél plein air
GE : bain froid agg
GE : pression agg (3)
GE : agg pendant les règles
+ sycotique
GE : agg au toucher
GE : tumeurs, kystes (3)
Tumeurs, lipomes (3)
Kystes-sébacés, stéatomes (3)

DD Calc / Silicea

Ils ont 146 rubriques en commun dans le PC Kent ; c’est dire qu’ils sont proches et qu’ils sont difficiles à départager.
Il faut retenir qu’ils ont un fort tropisme pour la suppuration (Kent), par exemple ils se partagent la petite rubrique CEPHALHEMATOME (avec merc.).
Au niveau mental, on les retrouvera dans les rubrique avarice, indécision, et tristesse avec dépression mentale.

ONGLES RONGES : Aco., Ambr., Am-br., Arum-t., Arn., ARS., Bar-c., Calc., Calc-f., Calc-p., CAUST., Cina, Cupr., Hura., Hyos., Lyc., Lyss., MED., Nat-c., Nat-m., Nit-ac., Phos., Sanic., Senec., Sep., Sil., Staph., Stram., SULF.; (Lamothe).

Au niveau yeux / vision, là encore, 11 rubriques communes :
Y : CATARACTE
Y : CIL dans l’oeil, sensation d’un
Y : OPACITÉ / Cornée
Y : ORGELETS / récidivants
Y : TACHES, mouchetures / Cornée
Y : TUMEURS / Paupières, des / kystiques
Y : ULCÉRATION / Cornée
VIS : BRUMEUSE
VIS : ÉTINCELLES
VIS : OBSCURCISSEMENT, baisse de l’acuité visuelle, amblyopie
VIS : PAPILLOTEMENT, scintillement.

Fort tropisme pour la sphère ORL : on les retrouve dans les rubriques douleurs, écoulements et ostéite des oreilles. Au niveau du nez, on a des écoulements abondants, épais, nauséabonds et jaune-vert.
Au niveau du visage, ils ont tous les deux beaucoup d’éruptions (herpès autour de la bouche).

Au niveau de la peau, la cicatrisation est mauvaise :

CICATRISATION : CHELOÏDES : Ars., Calc., Calc-f., Carb-v., CARCIN., Caust., Crot-h., Dios., Dipht., Fl-ac., GRAPH., Hyper., Iod., Lach., Merc., Nit-ac., Nux-v., Phos., Phyt., Psor., Rhus-t., Sabin., SIL., Sul-ac., Sulf., Thiosin., Tub., Tub-r., Vip., X-ray; (Lamothe).

On notera également que ce sont des médicaments d’abcès, d’ulcères fistuleux et d’angiomes :
ANGIOMES : Abrot., Ant-t., ARS., Bell., Calc., Calc-f., CARB-AN., Carb-v., Clem., Kreos., LACH., Lues., Lyc., Manc., Merc., Nat-m., Nit-ac., Nux-v., PHOS., Puls., Rhus-t., Sep., SIL., Staph., Sulf., THUJ. ( Lamothe)

En ce qui concerne les dents, on note des douleurs et aussi des : CARIES PRECOCES DE PREMIERE DENTITION : Calc., Calc-f., Calc-p., Coff., Fl-ac., KREOS., MED., Sep., SIL., STAPH.; (Lamothe). Jacques Lamothe les ajoute dans des cas de dentitions retardées un mauvais émail.

ES : ils ont tous deux un appétit dévorant avec amaigrissement. Lamothe ajoute qu’ils sont dans les rubriques : maigreur, apophyses saillantes + asymétrie.

Au niveau des GM, de nouveau l’induration des testicules :

CRYPTORCHIDIE : Aur., Bar-c., CALC., Calc-f., Calc-p., Caust., CON., Fl-ac., LUES., SIL., Thyr. (Lamothe). GF : ils sont indiqués dans les rubriques de fibromes (rubrique généralités également).

DOS : Fort tropisme dans les douleurs du dos et ils sont au 3ème degré dans la rubrique de déviation du rachis et de scoliose. MB : On les retrouve dans les rubriques nodosités arthritiques, kystes, tuméfactions des articulations et ostéite. Retenir qu’ils sont en outre au 3ème degré pour les exostoses.

COURBURES (tibiales, genu varum) : Calc ., Calc-f., Calc-p., Caust., Lues., Lyc., SIL (Lamothe).

Le sommeil est non-réparateur, avec des rêves effrayants, des rêves de morts, embrouillés, des rêves perçus comme réels, des rêves de voyager.

Dans les modalités thermiques, on retiendra qu’ils sont frileux, aggravés par les courants d’air et par les aliments froids. Ils sont en outre aggravés par les changements de température, par temps humide et présentent une sensibilité avant une tempête ou un orage.
Dans les modalités générales, ils sont aggravés sur le côté douloureux et par l’effort physique.
Enfin, il faudra penser à ces deux médicaments dans des cas de retard ou de précocité de la marche :

MARCHE (retard de) Agar., Bar-c., Bell., CALC., Calc-f., CALC-P., CAUST., Lyc., NAT-M., Merc., Nux-v., Ph-ac., Phos., Sanic., Sep., Sil., Sulf. (Lamothe)

PRECOCITE (psychomotrice, intellectuelle) : Calc., Calc-f., CARCIN., Iod., Med., Lach., Lyc., Lues., Nux-v., MERC., Phos., Sep., Sil., Staph., Tub. (Lamothe)

Et dans des cas de suite de traumatismes avec cicatrisation lente des fractures.

CALCAREA FLUORICA SILICA

TETE : DL amél le soir
VIS : obscurcissement en écrivant
LAR : sécheresse
DOS : amél en marchant
Amél au mouvement
Amél par un mouvement lent
DOS : DL lombaire agg assis
SOM : rêve des gens morts de sa famille
GE : bain froid amél
GE : cancer, sarcomes
GE : cancer, épithélioma
GE : amél en frottant
GE : amél pendant les règle

TETE ; DL le soir
VIS : obscurcissement en lisant (3)
LAR : catarrhe et mucosités
DOS : agg au mouvement
Agg au début du mouvement
Agg en se tournant
Agg aux secousses (3)DOS : DL lombaire agg se levant d’un siège
SOM : rêve de la mort qui approche
Rêve qu’il doit mourir
GE : bain froid agg
GE : cancer, épithélioma
Cancer, squirrhes (3)
Cancer, ulcères
GE : agg en frottant
Agg au toucher (3)
GE : agg pendant les règles

 

 Cas cliniques

 

Cas rapporté par Burnett (Extrait de “Fifty reasons to be an homoeopath”, cas 43)

Patient présentant un enchondrome de l’index se développant depuis 18 mois (1883)
L’enchondrome est une tumeur bénigne cartilagineuse qui siège généralement à la diaphyse des os longs (fémur, humérus, tibia, phalange). Classiquement la présentation clinique est celle d’une exostose. L’enchondrome peut évoluer (grossissement et/ou possibles signes d’agressivité vis à vis de l’os sous-jacent) ou rester stable et quiescent. Il n’est pas fait mention dans la littérature d’involution spontanée.

« Une vieille fille de 60 ans vint me consulter le 13 octobre 1883, pour une enflure tendue et luisante localisée à son index gauche, qui durait depuis dix-huit mois. La tuméfaction dure et douloureuse était de la grosseur de la moitié d’une noix plus ou moins aplatie. La malade était très nerveuse et déprimée.
Calcarea fluorica 3x, 6 globules secs sur la langue quatre fois par jour procura après quinze jours une très grande amélioration.

17 novembre : la grosseur, tout en devenant plus petite, se ramollit ; sur le côté interne du doigt se déclare une inflammation, comme si une suppuration allait se former, la région est chaude, rouge et plus enflée.
Répétition du remède [car Calcarea fluorica, comme caractéristique aussi, présente des indurations menaçant vers la suppuration, note de P. Schmidt]

24 novembre : ;;;, la malade commence à pouvoir fléchir son doigt, ce qui était devenu presque impossible avant.

15 décembre : soit deux mois après le début du traitement, le doigt reprend sa forme initiale, ainsi que la couleur de la peau, l’état va toujours en s’améliorant. …Je la revois pour la dernière fois le 29 décembre, où elle peut être considérée comme guérie.…»

 

Cas rapporté par Kent

« Une tumeur fïbroïde du creux poplité, d’abord excisée, reparut et augmenta de volume jusqu’à atteindre la grosseur d’un poing. La jambe était fléchie à quarante-cinq degrés et il devint impossible de bouger le genou. On prescrivit cet admirable remède sur les symptômes du cas et la dureté de la tumeur.
Celle-ci diminua progressivement et le membre redevint normal, aussi mobile qu’auparavant. Depuis cette époque la malade mit au monde un enfant en bonne santé ; voici maintenant dix ans qu’elle est guérie et elle n’a eu aucune récidive. »

 

Cas rapporté par Farrington : patient présentant une nécrose du maxillaire inférieur

« Cet été une dame vint me voir, chez laquelle son dentiste avait diagnostiqué une nécrose de la mâchoire inférieure du côté gauche. Il avait enlevé les dents, mais la malade, au lieu d’aller mieux, allait plus mal, et il y avait un écoulement continuel venant de la cavité. La molaire située juste derrière celle qui avait été enlevée avait été aurifiée, et à l’examen je la trouvais rugueuse à sa racine ; et quand la malade pressait les mâchoires l’une contre l’autre, il suintait, apparemment de ses racines, un liquide fétide, foncé et sanglant, et mêlé de fins morceaux d’os carié. La gencive autour de l’os était et fétide en elle-même. Le dentiste avait dit qu’une opération chirurgicale était nécessaire. Le premier remède donné fut Silicea, qui parut avoir quelques effets. Il fut suivi de Fluoric acid. Ces deux remèdes sont
complémentaires, et vous trouverez souvent dans les affections des os que vous aurez à les donner l’un après l’autre. Fluoric acid est spécialement indiqué quand on a abusé de Silicea. Il est aussi indiqué quand Silicea semble produire quelque amélioration mais ne peut compléter la guérison. Maintenant, dans le cas que je viens de relater, Fluoric acid fit aussi du bien pendant quelques temps, mais encore une fois l’amélioration resta stationnaire, et alors je notai un gonflement de l’os sur sa surface extérieure. Cela me fit penser que Calcarea fluorica agirait mieux, et je le donnai à la 6ème trituration. Elle le prit depuis le premier août. Une semaine après l’écoulement avait entièrement cessé. La dent aurifiée n’était plus douloureuse. De petites granulations roses se montraient sur toute la gencive. L’examen ne peut plus découvrir l’os qui a été malade. »

 

Cas suivi par le Dr Edouard Broussalian, 2015 : troubles du sommeil et rêves effrayants

Mlle L, 32 ans, grande, élancée.
Première consultation :
Consulte alors pour des problèmes de sommeil : elle se retrouve à 32 ans chargée de son frère et soeur plus jeunes suite au décès de sa maman. Son père est décédé quand elle avait quatre ans. Elle cumule plusieurs activités pour aider son frère endetté.
Edouard constate qu’elle tremble de partout.
Côté alimentaire, elle ne mange pas de féculent, elle ne supporte pas les boissons chaudes, elle ne supporte pas le sel et elle adore le citron.
Elle se voit bien en chair et grosse.
Education : Petite fille parfaite, programmée pour tout bien faire. Faisait beaucoup de choses pour les autres.
Malade en voiture quand elle ne conduit pas.
Veines très prononcées au niveau des poignets
Dans ses relations amoureuses, elle garde le contrôle.
Remède : Veratrum album LM1

Deuxième consultation :
Après Veratrum, son côté « guerrière » ressort : elle s’emportait beaucoup après tout le monde et sans finesse ! Toujours très ferme et autoritaire.
Madame 100000 volts : elle fait plein de choses en même temps, ne se pose jamais (boulot, sport +++).
Elle souffre de transpiration, aggravée en cas de stress : sa peau devient moite surtout au niveau du décolleté.
Elle déteste l’injustice.
Remède : Mercurius LM1
En lui donnant Mercurius, Edouard espère qu’elle se calme un peu.

Troisième consultation :

Edouard la trouve vraiment changée, elle a un visage bien plus détendu et est plus souriant.
Mais elle a toujours la peau moite et humide.
Elle a très froid notamment au niveau du bout des doigts et les pieds gelés.
La nuit, elle a soit trop chaud soit trop froid (alternance).
Elle a les os des poignets qui ressortent beaucoup.
Elle a un os (exostose) qui ressort sur le sommet du crâne et sur le dessus du pied.
Elle présente une laxité articulaire.
Avec Mercurius elle a recommencé à rêver (sa maman est décédée il y a plus de deux ans et depuis elle ne rêvait plus) : rêves effrayants (elle rêvait qu’elle était poursuivie) et rêve de sa journée de boulot.
Elle souffre encore de tremblements et notamment tremblement de la langue.
Remède : Calcarea fluorica LM1

Quatrième consultation :
Elle recommence à faire des cauchemars : rêves effrayants au cours desquels elle se fait poursuivre et attaquer.
Elle est toujours hyperactive : boulot, beaucoup de sport (yoga, trail).
Elle voudrait se coucher tôt car elle est fatiguée mais n’y parvient pas avant 1h du matin.
Ses exostoses n’ont pas diminué : crânes, poignets, pieds.
Ses mains sont très sèches. Ainsi que ses lèvres, sur lesquelles elle met tout le temps du baume.
Sa peau moite allait mieux mais elle sent que ça revient pendant la consultation (quand elle parle d’elle ?) et quand elle manque d’air.
De manière générale, elle se sent très mal dans les endroits restreints et fermés (elle a la sensation d’étouffer).
Elle se dit insupportable quand elle est en voiture : elle alterne entre frilosité et chaleur et du coup elle ouvre la fenêtre puis elle met le chauffage (très dur à supporter pour les autres).
C’est la même chose au bureau mais c’est moins marqué qu’en voiture.
Remède : Calc-f. LM2

Elle n’a pas pris sa dose en sortant du rdv, pas le temps de préparer sa bouteille. Deux ou trois jours après le rdv elle se met à rêver de sa maman décédée (cf. rubriques rêves du remède). Dès qu’elle dort, elle rêve d’elle. C’est très angoissant et du coup elle ne veut plus dormir.
Elle prend finalement la dose après cinq nuits d’angoisse. Les rêves cessent. Ses nuits sont enfin reposantes !
Elle prend comme repère le retour des rêves pour reprendre le remède.

 

Relations

Il faudra le comparer avec :

calc. : symptômes mentaux, larynx
con., mag-m., sil., … indurations en général
les autres halogènes (Iodum, Bromium) : en particulier indurations des glandes-ganglions et larynx (appétit dévorant)
nat-m. : herpès labial
ang., asaf., aur., fl-ac., merc., sil., etc… : ostéites
sil. : suppurations
ang., aur., aur-m., hekla, merc., phos., sil., fl-ac. : exostoses
rhus-t. : lumbago
bry., calc. : arthrite, affections du foie et douleurs de l’hypocondre droit ( ! calc-f. est amél. à la pression, mais agg. sur le côté douloureux)

 

Bibliographie

Constantin Hering
Guiding symptoms of our materia medica, vol. 3

Timothy F. Allen
The encylopedia of pure materia medica
Allen reprend l’intégralité du magnifique proving de Bell.

William Boericke
Homoeopathic materia medica
The twelve tissue remedies of Schüssler (coauteur Alonso Dewey)

John Henry Clarke
A dictionary of practical materia medica

Ernest Albert Farrington
Matière médicale clinique, édition française

Georges Hodiamont
Nouvelles études d’homéopathie

James Tyler Kent
Conférence de matière médicale homoeopathique

Frans Vermeulen
Synoptic I Matière médicale homoeopathique

Logiciel PCKent2 et sa bibliothèque

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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