Coliques Néphrétiques: traitement homéopathique

Dans Médicaments by Edouard Broussalian5 commentaires

Coliques Néphrétiques

colique-nephretiquePardonnez-moi, confrères avertis de Planète Homéo de traiter d’une maladie. En fait, cet exposé était destiné à des étudiants de première année. Médecin généraliste, effectuant des visites à domicile et recevant des urgences au cabinet, mon devoir était de donner quelques indications de localisation ou modalités devant une situation impérative. J’ai rassemblé les remèdes les plus fréquemment utilisés dans ma pratique urgente.

Dans les douleurs rénales du Répertoire, quatre remèdes sont seuls au degré trois. Ils sont, Berberis, Cantharis, Colchicum et Sarsaparilla.

 
 
 
 

Sur le premier document sont présentés les latéralités et les grandes modalités. Sur ce document visuel, Cantharis est présent au degré trois dans les deux côtés. Berberis est le grand remède dominant à gauche. Colchicum et Sarsaparilla se partagent la prédominence droite.

Colique 1Les modalités évidentes, horaires ou posturales sont mises en évidence. Seize à 20 heures, attire l’attention sur Lycopodium, sa latéralité et son amélioration par la miction.  Berberis est mis en relief pour ses douleurs rayonnantes, irradiantes le long de l’uretère à la cuisse gauche. Les vomissements appellent Ocimum Canum imédiatement. Le mouvement intensifie la douleur de Berberis et Colchicum. Enfin comment ne pas constater à la première vue, Chimaphylla soulagé en se penchant en avant, Dioscorea duplication inverse et Pareira, accroupi, un genou à terre ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sur le second document, l’observation du bocal d’urines donne de grands renseignements sur des remèdes, tous au degré trois dans le Répertoire.

Colique 2Nous décrirons succinctement les principales médications en correspondance avec leur latéralité.

Cantharis, bilatéral, peut se plaindre de tous les types douloureux du rein et de sa périphérie. Mais les douleurs rénales coupantes, paroxystiques et brûlantes sont une Key note au degré trois. Ces douleurs coupantes irradient le long des uretères jusqu’au pénis (key note degré trois). Nous relevons des douleurs déchirantes rénales communes avec Berberis au degré trois. Enfin, Cantharis a des douleurs brûlantes, de la vessie, du col, au début de la miction ou après les premières gouttes.

Des sédiments blancs, des calculs, des mucosités se décantent dans les urines. Mais l’essentiel de Cantharis est la présence de sang et de pus dans ses urines. Urines rouges au de gré trois consigne le Répertoire.

Berberis affecte le rein gauche en général. Les douleurs sont toutes rayonnantes, dans toutes les directions, comme dans une sphère entourant la partie souffrante. Ces douleurs peuvent aussi diffuser, à distance du rein au genou, au bras, au cœur, au foie, au dos. Des bouillonnements douloureux jnternes ou des engourdissements externes sont décrits souvent.

Mais la douleur rénale rayonnante irradiant à la cuisse gauche est pathognomonique de Berberis. Il en va de même des douleurs de l’uretère gauche, de la vessie, toujours rayonnantes. Berberis n’est pas bien, ni à la pression, ni à la secousse, ni en bougeant, ni en se baissant, ni étant assis ! La modalité d’aggravation par le mouvement est commune avec Colchicum, mais dont la latéralité est droite.

Les douleurs de Berberis peuvent affecter des types divers, sourdes, fouissantes, déchirantes, coupantes, mais elles sont toujours rayonnantes, péri rénales, irradiantes à l’uretère gauche, à la vessie, à l’urèthre, au dos, bref, partout.

Dans les urines de Berberis se pressent des sédiments muqueux très abondants, aux couleurs variées, argile, blancs, gris-blanc, rose, rouge clair, rouge brique. L’urine peut être épaisse. Les sédiments peuvent prendre un aspect floconneux, farineux, nuageux, moirés.

Les calculins au fond du bocal urinaire de Berberis sont de la gravelle, en têtes d’épingle dit Kent. Ce sont parfois des cristaux jaune ou rouge brique. Notons l’absence d’hématurie dans ces urines de Berberis.

Une étude spéciale sera consacrée à cet immense remède qu’est Berberis. Je l’ai rencontré le plus souvent dans les urgences hépatiques ou rénales. Dans les chroniques, la diathèse uricémique et les fistules anales de Berberis m’ont permis de guérir ou soulager de très nombreux patients.

Chimaphylla en plus de sa douleur rénale gauche, accuse un fort ténesme et des douleurs vésicales. L’amélioration en se penchant en avant est le symptôme évident, remarquable au premier abord.

Le point particulier de Chimaphylla réside dans ses urines, elles sont sanglantes, avec même de petits caillots. Les sédiments urinaires sont en plus, abondants, gélatineux, visqueux, rouge brique et bien sûr sanglants. Dans le Répertoire, Chimaphylla est le seul remède au degré trois « sédiments épais, mucus visqueux et sanglant en grandes quantités ».

Kalium Bichromicum, au décours de ses rhumatismes, pourra souffrir de coliques néphrétiques, souvent à gauche. Nous sommes loin des douleurs rayonnantes, elles sont plutôt limitées de petite étendue. Douleurs rénales ou péri rénales coupantes comme Cantharis, piquantes comme Berberis. Les brûlures, les douleurs sourdes touchent la vessie, les uretères.

Les sédiments sont très abondants dans les urines de Kalium Bichromicum. Ils sont muqueux et visqueux.

Kalium Bichromicum est un grand remède d’alternances entre eux, rénaux,  rhumatismes, troubles pulmonaires, digestifs, névralgiques. Quand les sinus vont mal, l’estomac va bien et ainsi de suite…

Pareira Brava se plaint de douleurs comme une plaie, une meurtrissure, mais aussi et surtout, coupantes du rein et de l’uretère gauche.

Le bocal d’urines de Pareira Brava est riche en dépôts muqueux, et surtout de calculs et de sable de couleur rouge brique. Les urines sont mousseuses et un peu noires, mais pas autant que Colchicum.

Signalons une curieuse Key Note de Pareira Brava, au second degré, crampes dans les jambes en tentant d’uriner.

Uva Ursi m’a été très souvent utile dans les coliques néphrétiques gauches doublées de pyélites ou pyélonéphrites. Les écoulements purulents ou muco-purulents abondent dans les urines.

Les urines chaudes est le signe d’appel le plus fidèle de ce malade qui souffre de coliques néphrétiques. Nitric Acidum aussi accuse des urines chaudes, comme Uva Ursi, mais son bocal n’a pas de sédiments, il contient des cristaux d’oxalates.

Avec Colchicum, nous passons au rein droit et au degré trois. Les douleurs rénales coupantes sont aggravées par le mouvement.

Les urines caractérisent les souffrances de Colchicum. Elles sont noires, c’est-à-dire de sang ancien, noirâtre. Kent exprime «noires comme de l’encre », Key Note au degré trois. Mais, dans les néphrites de Colchicum, les urines sont de sang rouge «comme de l’encre rouge », Key Note au degré trois.

Si elles ne sont pas tout à fait noires, les urines sont sombres, pâles ou simplement rougeâtres. Bien sûr des mucosités se mêlent à ces dépôts sanguinolents. La densité des urines est augmentée comme Arnica précise la Matière Médicale.

Enfin, l’hypersensibilité aux odeurs de cuisine, de bouillons, de potages, de poissons ou des œufs de Colchicum ne peut être passée sous silence.

Dioscorea présente des douleurs rénales et urétérales droites coupantes. Le signe majeur est l’irradiation douloureuse au pénis, aux vésicules séminales et aux testicules. L’aggravation est matinale, l’amélioration au grand air.

Si le bocal urinaire est pauvre, j’ai souvent vu Dioscorea accompagné de douleurs ombilicales violentes et d’hémorroïdes.

Enfin, le symptôme postural caractéristique et inoubliable de Dioscorea est son amélioration en se penchant en arrière.

Equisetum souffre du rein droit, et aussi de la vessie comme Belladonna et Cantharis. La dysurie après la miction est une Key Note au degré trois.

Les sédiments urinaires muqueux et muco-purulents sont très abondants. Les urines sont de colration plutôt sombre.

Lycopodium est spécifique de l’uretère droit. Des douleurs rénales, vésicales, urétérales sourdes, déchirantes, piquantes ou coupantes sont améliorées après une miction. L’aggravation de seize à vingt heures figure sur le transparent pour marquer les débutants.

Une cuticule grasse recouvre l’urine qui est souvent rouge brique ou jaune. De nombreux sédiments parfois purulents se déposent au fond du bocal. Mais surtout ces dépôts rouge-brique sont du sable, des calculs, des calculins, de la gravelle.

Quand Lycopodium élimine ses calculs, quand son urine est chargée, il ne souffre pas, ni du foie, ni des reins. Mais ce psorique, après un coup de froid s’il n’élimine plus ses calculs, alors surviennent les douleurs, abdominales, hépatiques, rénales.

Ocimum Canum souffre du rein droit, de l’uretère droit. Les douleurs coupantes de l’uretère droit sont une key note au degré trois dans le Répertoire. La présence des vomissements au cours de ces coliques néphrétiques est le signe essentiel d’Ocimum Canum. Si sa prescription pourra soulager les vomissements du malade, il faudra un remède plus indiqué pour diminuer les douleurs.

Les urines sédimentaires rouge-brique d’Ocimum Canum peuvent contenir des calculs.

Sarsaparilla touche le rein droit, l’uretère droit, la vessie et l’urèthre. Ses douleurs rénales ou péri rénales, coupantes ou brûlantes, évoluent vers le bas

Les urines pâles, nuageuses, floconneuses contiennent de nombreux sédiments muqueux. La miction de Sarsaparilla, en proie aux problèmes inflammatoires et lithiasiques se fait difficilement, en poussant, elle est retardée et ne peut se faire qu’en position debout (Key Note degré trois). En somme, obligé d’attendre et debout…

La douleur rénale, urétérale, vésicale et uréthrale de Sarsaparilla est violente surtout en fin de miction. Par contre, le nourrisson pousse des cris aigus avant la miction, comme Borax. Mais ce dernier pleure aussi quand on le dépose un peu rapidement dans son berceau.

Commentaires

  1. Ce n’est pas la peine de vous excuser, c’est toujours aussi intéressant. Merci pour tous vos articles, qui m’apportent beaucoup.

  2. Si, je dois des excuses.
    En fait, j’ai pris la rubrique “Douleurs Rénales” du Répertoire. J’ai hésité avec la rubrique “Calculs dans les Urines”, Tous les remèdes de cette dernière rubrique se trouvent dans la “Douleurs des Reins”.
    : Ainsi, j’ai choisi “Douleurs” au lieu de “Calculs”, car la douleur est bien le symptôme qui frappe et demande notre intervention d’urgence. Aussi, ma classification avec les latéralités et les modalités permet une facile exploitation de la Rubrique.
    il n’y a pas de rubrique “Coliques néphrétiques” dans le Répertoire !!!
    vola pourquoi je vous dois des excuses, pour cette extrapolation personnelle.
    G. broussalian

  3. Oui il n’y a pas de rubrique et on s’en fout, l’essentiel est de couvrir les signes du cas bien sûr. Merci pour ces fiches précieuses!

  4. slt tt le monde
    très très interessant
    un grand merci au papa Broussalian
    Nar

  5. Merci de partager votre expérience ainsi que votre savoir avec nous. J’en profite très souvent avec plaisir.

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