Chers amis
Voici des nouvelles de la part de notre équipe en œuvre en Haïti! Je leur laisse la parole:
Les homéopathes travaillent chaque jour dans deux hôpitaux différents. Dans le premier: consultations de médecine générale, et les urgences. L’un des premiers cas a été celui d’une jeune femme atteinte d’une gastroentérite grave, avec des vomissements de sang et du sang par les selles. Arrivée en brancard, elle repartait sur ses pieds moins de 3 heures plus tard avec l’aide d’une ou deux prises de SULFUR.
Au vu des résultats, nous commençons la formation en homéopathie des confrères allopathes. Il est tout à fait remarquable de noter le contraste entre les médecins haïtiens passionnés par l’Art de Guérir et qui se décident sans complexes à se lancer dans l’étude de l’homéopathie, et les confrères formatés intellectuellement que produisent en occident nos universités. Leur sens clinique est affûté, leur esprit critique intact, leur enthousiasme pour la médecine fait chaud au cœur.
C’est dans un second grand hôpital que nous traitons les choléras. L’épidémie est ici pour nous une confirmation éclatante de la doctrine hahnemannienne dans le traitement des épidémies.
Voici ce que dit le Fondateur:
100. — L’idée que telle épidémie ou telle maladie sporadique ait déjà existé ou non sous une dénomination quelconque, n’influence en rien le médecin dans sa recherche des remèdes répondant à une maladie infectieuse régnante.
La manière d’étudier et celle de traiter de telles maladies restera toujours la même, quelque nouvelle ou singulière qu’ait pu être n’importe quelle épidémie précédente. En fait, on doit toujours regarder l’image caractéristique de chaque maladie régnante comme une chose nouvelle ou inconnue, et l’étudier à fond, l’étudier pour elle-même, si l’on veut être véritablement médecin.
Etre un praticien consciencieux et scrupuleux de l’Art de guérir, c’est ne jamais substituer l’hypothèse à l’observation; c’est n’admettre comme connu, soit en totalité soit même seulement en partie, un cas donné de maladie dont le traitement nous a été confié, qu’après en avoir scruté avec soin toutes les manifestations.
Cette conduite est d’autant plus nécessaire ici que toute épidémie régnante est, à bien des égards, un phénomène d’espèce particulière, qui, lorsqu’on l’examine avec attention, se trouve différer beaucoup de toutes les épidémies antérieures auxquelles on avait à tort imposé le même nom. Il faut cependant en excepter les épidémies dont l’agent infectieux reste identique, comme la variole, la rougeole, etc…
101. — Le médecin qui traite pour la première fois un cas épidémique, peut ne pas trouver sur le champ l’image parfaite de l’épidémie régnante, attendu qu’on n’arrive à bien connaître la totalité des symptômes objectifs et subjectifs de ces maladies collectives qu’après en avoir observé plusieurs cas.
Cependant, un praticien exercé et consciencieux pourra souvent dès le premier ou le second malade s’approcher tellement du véritable état de chose, qu’il en concevra sans retard la physionomie caractéristique, et que, très rapidement il aura le moyen de déterminer le remède homœopathique convenable et approprié pour combattre l’épidémie.
102.— Les personnes atteintes par l’épidémie régnante souffrent toutes, il est vrai, d’une maladie provenant de la même source et par conséquent semblable. Mais les caractères du génie épidémique et la totalité de ses symptômes (dont la connaissance est cependant indispensable pour se former une image complète de l’état morbide et choisir d’après cela le remède homœopathique le plus en harmonie avec eux), ne peuvent évidemment être observés chez un seul et unique malade.
Pour saisir la vue d’ensemble d’une épidémie et tous les symptômes qui la représentent, il faut, par abstraction, se faire un tableau des symptômes observés chez plusieurs malades qui en sont atteints, en tenant compte des différences de leur constitution.
Je laisse échapper un soupir devant autant de génie qui nous fait réaliser notre condition de “nains rampants” pour reprendre un dialogue extrait d’un film culte!
Nous constatons d’emblée que l’épidémie de choléra ne présente pas un caractère foudroyant comme on le voit dans d’autres pays. Ici les gens sont assez peu algiques, presque pas de crampes mais des diarrhées et des vomissements très importants, avec une atteinte très rapide de l’état général. On peut donc exclure d’emblée les classiques Camphora, Cuprum, Veratrum.
Au lieu du froid intense et prédominant des cas de choléras que nous avions vus ailleurs, les malades, bien que non fébriles présentent des phases de chaleur. Le premier patient nous explique que cette chaleur commence dans le dos, et très précisément dans la région dorsale.
Ce seul symptôme nous a fait immédiatement envisager PHOSPHORUS, si l’on sait que le patient présente une soif très importante pour de l’eau glacée.
Tous les autres cas sans exception auront besoin de PHOSPHORUS, même si les mêmes symptômes ne sont pas présents. Cependant tous les signes relèvent toujours de PHOSPHORUS. Quand la chaleur du dos n’est pas là, c’est une chaleur qui se déplace du vertex au dos, ou qui remonte du dos au sommet de la tête, etc.
100% des cas traités sont rétablis en quelques heures, l’homéopathie rend inutile la réhydratation parentérale. En moyenne les cas restaient hospitalisés 5 à 7 jours dans leur lit (c’est un lit spécial, comme une sorte de brancard en plastique, avec une vaste ouverture au milieu pour évacuer les selles, tandis que par l’autre extrémité, le patient vomit dans un large seau) . Les dix premiers cas que nous avons trouvés à l’hôpital y séjournaient depuis quelques jours, dans un état stationnaire. Tous sont sortis dès le lendemain.
A part un cas, tous les patients n’ont eu besoin que d’une seule prise en 200 K. Pour gagner du temps, nous avions préparé un flacon contenant 10% d’alcool à 60% avec 2 globules de PHOSPHORUS à la 200ème dynamisation.
Les infirmières se sont saisies du spray de PHOSPHORUS et sont enthousiasmées de pulvériser elles-mêmes le médicament aux patients. Plus aucun à cette heure ne reste hospitalisé plus de quelques heures.
Nous avons réalisé de nombreuses vidéos que nous espérons vous faire partager à notre retour.
Voici pour un premier rapport, à bientôt
Commentaires
Bravo, félicitations, incroyable de soulager une maladie épidémique sévère au moyen de quelques granules dans un peu d’alcool.
il est curieux de constater que cette épidémie répond à Phosphorus, alors qu’à l’époque du Fondateur, c’était Camphora, Veratrum et Cuprum qui soulageaient les malades, avec froid et contractures dominantes.
Je connaissais le symptôme “douleurs à la pression sur les apophyses épineuses de la colonne dorsale”, égale Phosphorus. J’ignorais cependant le fièvre ou les frissons commenceant dans le dos…
D’ailleurs, dans le Répertoire, j’étais dérouté par l’importance des rubriques: fièvre, frissons, transpirations qui se succédaient ou se précédaient. Je vois maintenant que ces passages qui me semblaient dépassés ont leur importance encore de nos jours.
Mais je suis surpris par “l’unicité” du remède sur des individus si “différents”. Le “génie de l’épidémie” existe et il dépasse le cadre de l’individu.
Merci de me rappeler les pages immortelles de l’Organon et ma soif d’apprendre est insatiable.
Merci mes enfants, longue Vie et Bonheur pour Vous.
Georges Broussalian
Un grand BRAVO et encore les mots me manquent pour vous exprimer la joie que je ressens en lisant ce témoignage!
Est ce que je peux copier-coller ces quelques lignes? Ou alors allez vous le mettre sur facebook que je le fasse partager?
A tout bientôt
Amitiés
Catherine
Merci beaucoup pour ce partage, cher Edouard.
Quel a été votre symptôme-clé pour prescrire Sulfur?
Il faudrait inviter Martin Winckler en Haïti !!
On obtiendra, peut-être, un tarif de groupe si on invite aussi Daniel Floret. 😀 http://docteurdu16.blogspot.com/2011/02/daniel-floret-et-le-comite-technique.html#links
bravo pour votre boulot et vos succès thèrapeutiques . Ca m’interesserait aussi de savoir pourqu’oi le 1° cas a reçu Sulfur
Coucou à ts
Un GROS BRAVO
Ttes ces infos pr ns, c’est super.
(Catherine me tient informé
cr je ne ss ps une douée d’internet
ms je m’y mets.)
J’envoie cette documentat°
à mon filleul qui a travaillé à
MSF (qui a fait un super travail
ms qui ne croit ps en l’homéo).
Courage, courage !
Ghis
Bravo! Bravissimo!!
Je me réjouis de venir assister au séminaire (annoncé ce jour par Jean-Claude) de Kavouras à Paris en mai pour découvrir les témoignages vidéo sur les cas de choléra en Haïti (février 2011) et tes commentaires Ed!
Prenez bien soin de vous! En pensées avec toute la petite équipe! Bizz Michèle .
Quelle joie de savoir combien l’homeopathie prouve sont efficacite dans des cas tels que l’epidemie de cholera qui sevit actuellement en Haiti. Les gens doivent savoir ce que l’homeoapthie est capable de faire dans des cas d'”actualite” comme Haiti. Parler des succes de l’homeopathie pendant les epidemies des siecles passes, personne de se sent vraiment concerne et cela ne parvient pas a convaincre grand monde.
Je vais faire passer la nouvelle a tous les homeopaths de ma connaissance ici a Vancouver et a tous/toutes ceux et celles qui voudront bien m’ecouter.
Way to go…
Isabelle Caillet-Mok
Merci à vous Isabelle
Bravo, super homeo!!!!! J ai envie de connaitre moi aussi les symptomes pr le cas Sulfur
Voici la réponse, c’est justement Adolph LIPPE qui nous donne la clé de la prescription de SULPHUR dans ces cas. Probablement le remède le plus important dans le choléra ou la gastro entérite, tant comme prophylactique que remède curateur. La diarrhée débute entre minuit et le matin, avec ou sans douleurs, avec ou sans vomissements. Désir infructueux d’aller à la selle. Diarrhée et vomissements en même temps. Engourdissements des membres. Crampes dans les plantes des pieds et mollets. Coloration bleuâtre sous les yeux.
Salut Ed,
Cette fois, vous avez pu passer à l’action c’est cool !!!
Ce qui me frappe c’est que Phosphorus qui est le remède de la grippe actuelle chez nous est aussi le remède de l’épidémie de choléra…
Un remède épidémique mondial en quelque sorte ?
Edouard
J’avoue m’être posé la question !
Serait-ce une “iatroépidémie” ?
J’ose le lien suivant : le paracétamol est connu pour provoquer une baisse du taux de cystéine (glutathion) dans le foie, qui peut conduire à une hépatite (parfois fulminante). Quel est le remède princeps de l’hépatite?
Bien remarqué Mr Umber.
Il est possible que les Haïtiens aient des réserves en glutathion diminuées.
La page wikipédia du paracétamol est riche d’enseignements. Elle incite à davantage de prudence quant à l’utilisation de ce médicament.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Parac%C3%A9tamol#cite_note-Johnston_2002-136
On y apprend que le paracétamol est très toxique pour les chats, et potentiellement mortel à dose faible pour certains chiens, et létal pour certains serpents, question de biochimie, discipline dans laquelle on ignore beaucoup de choses.
Bien sûr il faut faire le tri des infos et avoir une lecture critique. Ne pas tomber dans la psychose. Mais ça force à réfléchir et tant mieux.
Encouragements aux valeureux ambassadeurs du message homéopathique !
.
Page 1357 du pavé écrit par Clayden et al , Organic Chemistry, est détaillé le mécanisme selon lequel le paracétamol, oxydé par le métabolisme (parce que c’est un amide aromatique), réagit mole à mole avec le glutathion et le consomme.
Donc la toxicité du paracétamol vis-à-vis du glutathion est bel et bien chimiquement démontrée.
Cependant, en Haïti, d’autres causes à cette déficience hépatique en glutathion peuvent bien sûr être envisagées.
Je me place sur un plan plus global, au niveau mondial. Après la campagne de avccination contre la grippe A, de nombreuses personnes ont certainement dû se tourner vers le traitement des épisodes un peu fébriles par le paracétamol. Ne serait-ce pas cet usage qui ferait apparaître en France ces cas de grippe Phosphorus?
ceci ne plaide pas en votre défaveur :
http://news.fr.msn.com/m6-actualite/france/photo.aspx?cp-documentid=152473086&page=5
135 millions de boîte, RIEN QUE pour le Doliprane, pour la France en 2010 ! Du gavage pour nos foies?
A propos de Phosphorus comme remède de choléra, voici ce qu’en dit notre Maître à tous, le Dr Hahnemann. Je cite tout le passage, un peu long, mais très instructif, sur la répétition du remède “parfaitement choisi et homéopathique” dans les maladies aiguës:
“Dans les maladies aiguës, l’intervalle à laisser entre les doses du remède convenablement choisi se règle d’après la marche plus ou moins rapide de l’affection, en sorte qu’on peut, s’il est nécessaire, les répéter au bout de vingt-quatre, seize, douze, huit, quatre heures ou même plus tôt, lorsque le médicament améliore l’état sans obstacle, sans produire de nouveaux accidents, mais ne le fait pas d’une manière assez prompte, eu égard à la rapidité et au danger de la maladie, de sorte que, dans la maladie le plus promptement mortelle qu’on connaisse, le choléra, il faut administrer au début, toutes les cinq minutes, une à deux goutte de dissolution étendue de camphre, si l’on veut procurer des secours prompts et certains, et que dans le choléra plus avancé on doit prescrire également des doses de cuivre, d’ellébore blanc, de phosphore, etc. (X°), souvent toutes les deux ou trois heures, même de l’arsenic, du charbon de bois, etc., à des intervalles non moins rapprochés.”
Tiré de “Sur la répétition d’un médicament homéopathique (note au § 246), pages 332 à 338 de la traduction française de la 5è édition de l’Organon, édité par l’Ecole Belge d’Homéopathie.
La X° dilution utilisée par Hahnemann, c’est la 30 CH, crois-je savoir.
moi et emmanuel qui ont present durant lles tournees nous avions ete tres etonnes par les miracles du medicaments de l homeopathies .chaque jour nous recevons des felicitacions pour vous ,quotidiennement ils nous demandent votre retour pour haiti
la part de vos amis haiti
Cas de gastro – retour d’Haiti – case management – votre opinion
Mon fils revient d’Haiti – sejour a Caracole dans une ecole, bien encadre.
Il a pris sa quinine tous les jours.
24 heures apres son arrivee :
– Mal au ventre et diarrhee – liquides, brunes.
– Il n’a pas froid. Pas de vomissements
– Fatigue
> je manque de symptomes et pense a un derangement du au voyage Je note une legere odeur dans les toilettes (Arsenicum diarrhee odorantes, Verat diarrhee sans odeur [Kent]).
Je donne donc Arsenicum.
trois heures plus tard, il va de plus en plus mal.
– Tres fatigue.
> Pas assez de symptomes. Je lui donne Ferrum Phos (de memoire je n’ai pas ecrit sur quels symptoms je lui ai donne, mais probablement en regardant les sels de Schuessler, cependant je lui ai donne ce que j’avais Ferrum Phos 30 CH)
Une heure plus tard
Il va encore plus mal.
– Plus de force. Tres tres fatigue. Face livide. Et plus mal au ventre. Extremites froides, jambes = froid du genou aux pieds.
>pas de nausee ?
qu’est-ce que c’est ?
>Pas tres bien a l’estomac. Mal au coeur
Ah mais ce que je te disais quand j’avais mal au ventre. Je crois que c’est ce que tu dis….
> Enfin des symptomes…et je regarde a dysenterie au lieu de diarrhee
– dysenterie accompagnee de nausee
– extremites froides
– Fatique
Je lui donne du Camphre. Je n’avais que de l’huile de camphre. Je me rappelle Hahnemann…je mets un peu de sucre dans une cuillere, deux gouttes de camphre et de l’eau.
La guerison est immediate (10 mn il etait debout a nouveau, il n’est pas retourne a la selle avant…..2 jours).
J’aimerais connaitre votre avis sur le cas.
Je vois ceci.
Arsenicum = Erreur
Ferrum Phos = a probablement fait “avancer” la maladie dans sa trajectoire, et m’a ainsi apporter les symptomes
Camphre ; d’apres le resultat c’etait le bon (je crois qu’Hahnemann a dit pour le cholera que Camphora (distille) guerissait 2/3 des cas de cholera…. il faut que je retrouve ou je l’ai lu ; Organon ???)
Merci de me dire ce que vous en pensez.
Veronique B.
Ah si j’avais lu planete homeo avant de le soigner 🙂
Merci de nous faire partager votre experience en Haiti.
Veronique B.