Folliculinum – Vera Maria Moreira

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Par le Dr. Vera Maria Moreira

Membre de la Commission de Recherche de l’Association Médicale Homéopathique Brésilienne.

Traduction : Pascale Diss-Goulart.

 

Introduction

Nous avons observé au cours des dernières années un intérêt croissant pour ce remède, qui bien qu’il ne soit pas passé par une unique expérimentation pure selon les modèles préconisés par Hahnemann. Il a été employé durant plusieurs années sous la forme allopathique par des millions de femmes principalement pour la contraception et la thérapie de restitution hormonale.

Après avoir travaillé pendant quelques années à la Commission de Recherche de l’AMHB, dirigée par le Docteur Matheus Marim, qui réalisa une excellente expérimentation clinique sur le Carcinosinum, mon attention fut attirée par le Folliculinum que le Foubister lui-même considère complémentaire au Carcinosinum.

Mon objectif au travers de ce travail est de réunir l’expérience clinique accumulée jusqu’à maintenant, publiée ou non, et de développer une étude clinique ouverte et systématique de ce remède et surtout, de réunir des personnes dans le monde entier intéressées par le sujet, préparant du matériel et des personnes capables de développer dans le futur une vaste expérimentation pure.

L’Internet nous permet aujourd’hui un échange intense et un partage continu d’expériences jamais rêvés par nos maîtres des époques passées. A travers elle, j’ai reçu l’appui de plusieurs personnes, principalement de l’équipe de Planète-Homéo en France.

Je remercie :

Edouard Broussalian qui dit “Internet est magique” et ouvrit les portes de Planète Homéo pour la réalisation de ce travail.

Jean Claude Ravalard, mon “oreille attentive” à Paris qui m’envoya le travail de Madame de Mattos.

Jean Lafeuillade, dont la connaissance, partagée par de nombreux e-mails, a ouvert l’espace pour une compréhension plus profonde de ce remède.

Je remercie également mes amis Amarilys, du laboratoire Equilibrio et Matheus pour tout ce qu’il m’a appris au cours de ces années de travail en commun.

J’invite tout le monde à adhérer à ce travail au travers d’observations cliniques ou expérimentales.

Ceci est un travail ouvert qui possède encore plus d’interrogations et de lacunes que de certitudes et d’affirmations.

Ceci est un espace ouvert pour que nous puissions y étudier ensemble et partager les fruits de notre travail commun, en accord avec la vocation de Planète Homéo et de la CP-AMHB.

Cela dépend de nous tous que ce soit une étude vivante, qui croisse, vive et batte comme notre coeur, le cycle féminin comme “l’horloge”de l’hypothalamus, comme tout ce qui danse dans l’univers, l’éternelle danse de la vie.

 

Source :

Folliculinum ou oestrone fut le premier nom donné à l’hormone naturelle secrétée par les ovaires. En allopathie ce nom fut abandonné au fur et à mesure que l’on découvrit que l’oestradiol est la principale hormone secrétée par les ovaires qui par oxydation retourne à l’oestrone et que les deux peuvent être converties en oestriol. Cette métabolisation a lieu principalement dans le foie et ces produits ont considérablement moins d’activité biologique que l’estriol.

En accord avec Jean L 8, le mot Folliculinum a un sens strictement anatomico-histologique (sens limité). Le mot oestrogène dérive du grec “Oistros”signifiant “furie”ou énergie défensive qui doit être reliée à l’énergie progestative ou nutritive, en rappelant que l’ovaire est soumis à deux mécanismes de feed-back et non à un seul.

Chez les hommes et chez les femmes après la ménopause, la principale source d’oestrogènes est le tissu adipeux où l’oestrone est synthétisé à partir de précurseurs androgèniques secrétés par le cortex adrénal. Les androgènes augmentent aussi le désir d’activité sexuelle chez les femmes.

Les oestrogènes peuvent également être produits localement à partir d’androgènes et ceci peut jouer un rôle prépondérant dans le développement de certaines maladies tel que le cancer du sein.

De grandes quantités d’oestrogènes sont synthétisées par le placenta. La jument pleine excréte plus de 100 mg d’oestrogène par jour, un record uniquement surpassé par l’étalon, qui malgré des manifestations claires de virilité excréte dans l’air plus d’oestrogène que n’importe quelle autre créature vivante.5

Un oestrogène synthétique, le Diethylestilbestrol (DES) fut largement utilisé et a une importance historique. Des rapports de 1971 montrèrent une augmentation dans l’incidence de carcinome vaginal et cervical chez les femmes dont les mères prirent le DES pendant le premier trimestre de grossesse. Ce fut probablement le résultat d’une incapacité du foetus à métaboliser le DES qui fut introduit comme un oestrogène sûr, pas cher, complet et actif, pris par voie orale, à une époque où les produits naturels étaient faibles.5

Les oestrogènes administrés par voie orale font partie des drogues largement prescrites non seulement aux femmes mais également pour les animaux. Ces hormones sont éliminées par les reins, et reviennent donc vers les systèmes d’approvisionnement d’eau. Melissa Assilen affirme dans son rapport que ” A Londres, quand nous buvons de l’eau, elle est déjà passée par une série de paires de reins et les hormones ne peuvent plus être retirées par les filtres “.1 Elle soulève également l’hypothèse de ce qu’un nouveau miasme héréditaire soit créé par l’usage sans distinction de ces hormones, rappelant que la pilule anticonceptionnelle va avoir trente ans.

Folliculine ou oestrone est un composé cristallin, blanc, non soluble dans l’eau mais soluble dans l’alcool, l’acétone et dans les huiles végétales. Il n’a pas d’odeur , il est stable dans l’atmosphère et ses trois premières réductions sont faites par trituration. La première réduction soluble est la quatrième centésimale Hahnemannienne. Ce médicament fut préparé premièrement par le Docteur Donald Foubister durant les années 50 par dynamisation de l’oestrogène naturel. Il est considéré par Foubister et d’autres comme étant le complément de Carcinosinum.3 Selon une consultation9 à la “Pharmacopea”, le Folliculinum est préparé à partir d’une source synthétique.

Il n’existe pas d’expérimentation pure de ce remède. Lea de Mattos a réalisé des expériementations cliniques, joignant des rapports couvrant 20 ans de son expérience clinique et les publia en français à partir de 1957.10. Les symptômes furent réunis dans la Materia Medica of New Homeopathic Remedies por Julian, O.A 7. Plus récemment, Dorothy J. Cooper (Avril 1990) 3 et Melissa Assilen (Septembre 1990) 1 publièrent des articles rapportant leurs expériences cliniques et leurs observations sur le Folliculinum.

Bien qu’il n’y ait pas encore d’expérimentation dans le sens Hahnemanien, son utilisation allopathique intensive a fourni une série de symptômes qui selon de Mattos sont réguliers et répétitifs. Madame de Mattos rappelle encore que “la quantité de Folliculine produite chaque jour par l’organisme féminin est de l’ordre de 0,03 mg. Nous sommes dans ce domaine en pleine infinitésimalité”.10

 

Contrôle Neuroendocrinologique du Cycle Menstruel :

Le cycle menstruel chez les femmes est contrôlé par une cascade neuroendocrinologique incluant l’hypothalamus, l’hypophyse et les ovaires. Une “horloge”régulatrice localisée dans l’hypothalamus décharge à intervalles réguliers, libérant des hormones (GhRH) qui agissent dans le lobe antérieur de l’hypophyse, libérant des gonadotropines (LH et FSH). Elles sont responsables de la croissance et de la maturation du follicule dans l’ovaire et de la production de l’oestrogène et de la progestérone. Parce que la libération de GnRh par l’hypothalamus est intermittente, la libération de LH et FSH est pulsatile comme déterminée par l’horloge neurologique. Tout ceci et plus encore émane d’une masse de 500 mg de tissu pituitaire et d’à peine 10 g adjacents de l’hypothalamus.2

Avant la puberté, le pouls hypothalamique ne fonctionne pas, il n’y a pas de secrétions de gonadrotropine et le cycle menstruel ne se produit pas. Des mécanismes physiologiques inconnus qui s’installent au début de la puberté activent le pouls générateur 10 et alors la gonade qui n’est pas mûre est stimulée. Il est intéressant de noter que l’un des symptômes pour lequel le Folliculinum a été indiqué est la pression intense ou de longue durée exercée sur des jeunes des deux sexes, encore immatures.3

Au cours des premiers cycles menstruels, durant la puberté, il peut ne pas y avoir d’ovulation et les irrégularités sont communes.

Bien avant d’entrer dans la ménopause, la fréquence de l’ovulation diminue. La menstruation peut présenter des irrégularités causées par des pointes irrégulières d’oestradiol sans la secrétion adéquate de progestérone. Avec la disparition de, virtuellement, tous les follicules, la secrétion ovarienne d’oestrogène, essentiellement, s’arrête.

Au cours de ces deux époques, qui correspondent par analogie au printemps et à l’automne, le Folliculinum peut apporter un soulagement aux symptômes liés à un changement pour une nouvelle phase de cycle de vie.

 

Le caractère cyclique du remède :

Comme nous l’avons vu, la connaissance actuelle des facteurs neuroendocrinaux et cliniques confirme le caractère périodique y compris par l’existence d’une horloge biologique au niveau de l’hypothalamus.

Les symptômes du Folliculinum sont d’une façon marquante associés au cycle menstruel, mais pas seulement à ce cycle. Si nous étendons notre vision sur les autres périodes du temps, nous voyons que cette périodicité du remède peut être généralisée au cycle quotidien, au cycle de la vie et à d’autres.

Dans son article “Biorythmes” 8, mon ami Jean Lafeuillade dit : “L’influence du biorythme mensuel sera peut-être beaucoup plus masqué encore par la sensibilité au biorythme journalier ou au rythme des saisons. A cette liste, conviendrait-il d’adjoindre encore le cycle des âges de l’individu dans sa croissance physique, sans parler de ceux de sa croissance spirituelle”. Il dit également que selon la philosophie chinoise, l’équilibre dynamico-statique de n’importe quel cycle est relié à sa période solsticiale ou équinoxiale. Ainsi, les équinoxiaux (Printemps et Automne) sont, malgré un équilibre apparent, des zones cataclysmiques ou disruptives, où le cycle peut s’ouvrir, favorisant l’entrée ou la sortie d’un élément fécondant, physique, émotionnel, mental, etc… entraînant un changement. Dans le cycle quotidien, ce moment correspond à
6 heures du matin et à 6 heures du soir. Quand j’étais petite fille et que je voyais le jour se lever, le soleil sortant de l’obscurité, je pensais qu’en faisant très attention, je pourrais percevoir le moment exact du passage de la nuit au jour. Mais tous ces changements cycliques sont graduels, avec un des opposés augmentant lentement à l’intérieur de l’autre. Dans le cycle de la vie féminine, les équinoxiaux correspondent respectivement à la ménarche et à la ménopause, occasions au cours desquelles de nombreux changements arrivent réellement à tous les niveaux. Quand ce déséquilibre et ces changements causent un bouleversement accentué de l’énergie vitale, provoquant de nombreux symptômes, Folliculinum peut être indiqué. Il est important de noter que bien que ce soit plus évident chez les femmes, ce déséquilibre arrive aussi chez les hommes et peut être facilement observé.

Ainsi, et bien que le remède puisse agir à n’importe quel âge, c’est au cours de ces deux périodes de passage que nous observons une bonne partie de ses symptômes.

Folliculinum a des symptômes aussi à la tombée du jour ce qui correspond analogiquement à l’équinoxe d’automne, à la période pré-menstruelle et à la ménopause.

“Extrême instabilité, avec angoisse, pire à la tombée du jour” 7

“Alternance d’excitabilité et de dépression, pire avant la menstruation”7

“Anxiété et dépression, pire pendant la période pré-ménopause”10

Il est important d’attirer l’attention sur la perte de contact de la femme moderne avec ses rythmes et cycles et avec ses fonctions physiologiques. La menstruation est très souvent considérée comme une chose “sale” ou pour le moins incommode. Cette perte de contact avec les aspects plus profonds de la féminité, pour ne pas parler du symbolique et du sacré, entraîne des problèmes d’identité et d’insécurité, augmentant le déséquilibre dans les époques critiques. Melissa A. rappelle que dans les anciens temps, “quand une jeune fille avait ses premières règles, les femmes lui souhaitaient la bienvenue dans la magie d’être une femme”et que jusqu’à aujourd’hui, les femmes qui vivent en groupes comme les religieuses ou les internes, ajustent fréquemment leurs cycles et ont leurs règles ensemble. J’ai vu ceci arriver souvent dans ma propre famille, avec moi, ma mère et mes trois soeurs.

Un autre aspect de la périodicité est établi par divers auteurs, par l’importance donnée au moment de la prise du remède 10 et à l’établissement de périodes critiques 8, dans la meilleure tradition de la médecine Hippocratique, où l’Homéopathie a ses racines.

Pourtant, il n’existe pas de consensus quant au moment idéal. Un auteur dit que Foll. doit être prescrit deux jours avant l’installation de la crise, que généralement on le donne avant la menstruation ou plus rarement à l’époque de l’ovulation 10; Un autre recommande que le remède soit pris tout de suite après les règles 8 et un autre dans la période immédiatement antérieure à l’ovulation.1

“Cette administration du remède est délicate. On peut généralement administrer le remède au 3° jour après le début des règles, sinon il risque de choquer ou de modifier profondément les règles qui doivent venir. Un remède homéo peut donner des réactions aux 1°, 8° et 20° jour . Une autre technique est de donner ce genre de remède (à action cyclique ) en période critique du biorythme. Il faut enfin tenir compte de l’administration en soirée ou en matinée. A examiner avec le patient .” 8

Ceci est un des aspects qui peut être élucidé par une ample étude clinique, de la même façon que la relation du cycle féminin avec le cycle lunaire qui régit toutes les marées de la Terre.

 

Symptômes et syndromes associés :

 

A) Symptômes mentaux

Dans Julian7 à la section Esprit, où sont réunis également les symptômes de la tête, nous trouvons seulement :

Hypersensibilité à la chaleur, au bruit et au contact

Maux de tête avec congestion, accompagnés de rougeurs de la face ou au contraire pâleur mais en plus avec une sensation de froid aux extrémités.

Mal de tête du type migraine dans la phase prémenstruelle.

Instabilité extrême avec angoisse qui empire à la tombée du jour.

Excitabilité et dépression alternées qui empire avant la menstruation.

Hyper-excitabilité sexuelle.

Idées fixes, de nature sexuelle.

 

Les répertoires modernes Synthesis et The Complete ajoutent à cette liste un seul symptôme mental : Boulerversements par domination – longtemps; pour lequel Foll. apparaît comme l’unique remède.

Les travaux récents sur Folliculinum donnent une vision plus détaillée des aspects mentaux de ce remède dont l’augmentation fut prévue par Madame de Mattos lorsqu’elle dit : “Devant les succès obtenus avec Folliculinum, nous sommes obligés de reconnaître que ce remède dépasse l’action d’une simple hormone, agissant comme un véritable remède de fond homéopathique”.

Analysant les travaux, nous insistons sur l’importance de la pression exercée sur un individu dans le cadre mental de Folliculinum :

 

Foubister, dans son Tutorials on Homeopathy fut le premier à attirer l’attention sur cet aspect du remède:

“A partir de la naissance, plusieurs types de restrictions sont imposées par le comportement des autres. Quand la réaction à une telle imposition, passée ou présente, est jugée anormale, Folliculinum doit être envisagé”. Il donna quelques exemples : ” une éducation jugée très restreinte, incluant une emphase bien intentionné de la religion; un enfant ayant des difficultés à affronter l’agression des autres ou la discipline à l’école, l’anxiété excessive pour les examens, quand l’enfant sent qu’il est aimé pour ses succès plus que pour lui-même. Plus tard, le contrôle sans raison des parents peut être un facteur. Réaction non appropriée vis à vis des supérieurs au travail.
Par exemple : être dérangé ou ne pas accepter ce qui semble une promotion méritée, personnes qui se voient dans l’obligation de s’occuper pendant longtemps de parents malades, etc.. ”

Il attire l’attention sur la similitude avec le Carcinosinum.

Dorothy Cooper, qui utilisa le Folliculinum pendant 20 ans selon les instructions de Foubister, rapporte encore la pression exercée par une “santé continuellement confuse ou une récupération lente après une infection sévère, y inclus le syndrome post-viral.”3

Analysant les rapports, je crois que ceci s’étend à diverses occasions au cours desquelles un individu se sent sous pression dans une situation dont il n’arrive pas à sortir et qui limite la libre expression de son potentiel humain, de sa créativité, de son plaisir de vivre. Ainsi, nous rencontrons :

La domination par des individus ou des groupes, parents, époux, groupes religieux intolérants 3 , pression au travail.

Des cas d’abus physiques, psychiques ou sexuels, présents ou passés, rappelés ou non 1. Melissa A. dit à ce sujet : ” elle peut être fortement liée à l’agresseur comme dans la tendre enfance, quand cet agresseur était un des parents ou une personne aimée qui s’occupait d’elle. Il ne lui fut jamais permis de dire NON.”

Ici apparaît un conflit de loyautés, qui est un autre type de pression, commune à plusieurs situations :

Des femmes divisées entre les occupations domestiques et la propre carrière ou la nécessité d’auto-réalisation; des femmes avec une dépression post-accouchement ou qui n’arrivent pas à établir rapidement une relation affective avec le bébé; hommes ou femmes avec des mariages bien établis et qui tout d’un coup tombent amoureux d’une autre personne; des femmes qui n’ont jamais eu d’enfants et dont l’horloge biologique leurs rappelle que leur temps est limité; des jeunes qui se voient obligés à exercer une profession qu’ils ne veulent pas ou empêchés par divers facteurs de faire ce qu’ils souhaitent réellement. Des adolescents, garçons et filles avec des problèmes d’identité, attachés à leurs groupes d’amis, entraînés la plupart du temps à faire des choses qu’ils ne souhaitent pas vraiment sous la pression du groupe.

Tout ceci s’accentue aussi bien au Printemps (puberté) qu’à l’Automne (maturité).

Commune est la sensation d’être épuisée, d’avoir raté. Il peut y avoir des attaques de panique, avec vertiges, évanouissements, tachycardie, peur des endroits bondés, peur de rester seul. Plusieurs personnes décrivent cela comme si tout d’un coup quelque chose de mauvais s’emparait d’elles, bien plus qu’une simple peur, comme une sensation de mort.

Le cadre mental peut varier selon les caractéristiques individuelles et ainsi que le rappelle Madame de Mattos ” A ce niveau psychovégétatif exclusif, notons que Folliculinum est parfois infidèle dans ses résultats. En effet, un trouble neuropsychique isolé, même prémenstruel, relève souvent de troubles de la personnalité sur lesquels notre Folliculinum restera impuissant”. 10

 

 

B) Symptômes généraux :

Periodicité – c’est le symptôme le plus marquant de ce remède. 10

Gain de poids au-dessus de la variation alimentaire. 10

Rétention de liquides. Oedèmes en relation avec le cycle menstruel. 10

Envies, principalement de sucré et de farineux. 1

Manque d’énergie. 1

Surestimation de son énergie. 1

Vertige, évanouissements.

Modalités :

Aggravation pendant la période pré-menstruelle ou pendant l’ovulation 7 , la pré-ménopause et la nuit10 ; au toucher; à la chaleur. 7

Amélioration : après les règles, par temps froid, à l’air libre 10

 

 

C) Symptômes locaux :

La liste de symptômes est énorme. Nous regroupons selon certaines situations cliniques pour faciliter la compréhension :

Hyperfolliculémie – entraîne l’hyperplasie de l’endomètre, des métrorragies, etc. Peut arriver par cycles anovulatoires communs à la puberté et à la pré-ménopause, ou d’autres facteurs comme des tumeurs ou des kystes des ovaires etc. Julian attire l’attention sur une hyperfolliculémie fonctionnelle, dans laquelle existe une véritable allergie à l’oestrogène, révélée par le test de Hirschberg : la réaction intradermique à une solution titrée de Folliculinum à 20 mg pour 1/10 de ml, fait apparaître une papule rouge de 3-4 cm de diamètre, 15-40 minutes après l’injection; cette papule persiste pendant 24 heures. 7

Tension pré-menstruelle : Seins enflés et douloureux; migraines; nausées et vomissements; diarrhée alternant avec constipation; constipation; augmentation ou diminution de la libido; crise de larmes et dépression; hyperactivité; agressivité; mauvaise humeur; alternance d’excitabilité et de dépression 10

Ménopause : Folliculinum a une grande application dans la ménopause, car il couvre la majeure partie des symptômes rencontrés : irrégularités du cycle, saignements, bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, vertige et évanouissements, myome, folliculémie, sécheresse vaginale, hypersensibilité à la chaleur, au toucher, au bruit.

On rapporte également des problèmes mammaires et génitaux, des algies diverses (douleur pré-menstruelle, migraine, gastralgies périodiques), troubles digestifs liés aux règles, cystites à répétition, incontinence
urinaire, acné juvénile, affections cardio-vasculaires, etc 10

“Mais n’importe quel trouble peut être concerné à condition qu’il soit périodique et rythmé par les cycles : de la chute des cheveux à la crise de tachycardie paroxystique, de la crise d’asthme à la dépression mélancolique et à la crise suicidaire.” 10

 

Relations médicamenteuses:

Le remède le plus proche est Lachesis, alternant l’excitabilité et la dépression avec une extrême sensibilité au contact et une amélioration après les règles. Mais par contre nous ne trouvons pas comme ce serait le cas avec Lachesis de lateralité gauche ni d’aggravation par le

sommeil. 7

D’autres remèdes proches sont Sepia, Carcinosinum, Pulsatilla, Natrum muriaticum, Phosphorus, etc.

Boericke signale que Graphites est à la ménopause ce que Pulsatilla est à la puberté.

 

Une proposition de travail

L’idée de réaliser une pathogénèsie clinique est venue après la lecture des travaux réalisés par le Dr. Flores Toledo avec Hypophysinum et par le Dr. Matheus Marim avec Carcinosinum. Les symptômes indiqués par ces auteurs ont été extrêmement utiles dans la résolution de quelques cas cliniques qui persistaient jusqu’à maintenant sans une compréhension satisfaisante.

Plusieurs de ces sarcodes et nosodes sont encore mal étudiés et mal compris, leur application clinique étant assez aléatoire, basée très souvent sur des critères morbides. Pourtant, chacune de ces substances présente un ensemble de symptômes qui s’y rapportent, formant des images qui deviennent chaque fois plus complètes au fur et à mesure que de nouvelles études sont faites, permettant une prescription qui renferment une totalité symptomatique.

Profitant de l’expérience de la Commission de Recherche sur les pathogénèsies, j’ai adapté quelques parties du protocole pour un travail plus simple, facile à réaliser au cabinet de consultations.

Ceci est juste une suggestion pour une expérimentation clinique :

Patients des deux sexes, sans maladies graves ni perturbation omportante de l’énergie vitale. Plaintes et symptômes en rapport avec ce que nous avons vu plus haut sur Folliculinum :

pression intense ou prolongée, de n’importe quel type

symptômes caractéristiquement périodiques

symptômes liés au cycle menstruel

symptômes dans la phase de ménopause ou puberté

syndrome post-viral – chronic fatigue disease

conjonction simultanée de plusieurs symptômes mineurs associés à Folliculinum.

 

Le patient devra avoir une consultation normale, avec une évaluation clinique et une ordonnance du remède le plus proche de sa totalité symptomatique.

Si possible, nous suggérons une période préalable d’auto-observation durant au moins un mois, chaque patient devant recevoir un petit carnet où il notera quotidiennement ses symptômes. Dans le protocole d’expérimentation pure, nous avons réalisé ceci sur une période de 60 à 90 jours. Ici, comme les expérimentateurs ne sont pas sains, nous réduisons la période à un mois et cela ne sera pas toujours possible.

Le remède devra être pris en dose unique de 30 CH le 7ème jour du cycle pour les femmes qui ont leurs règles et le premier jour du quart croissant lunaire pour les autres patients.

Tous devront annoter sur le même carnet les symptômes pendant au moins un mois, si possible sans aucune autre interférence médicamenteuse.

Chaque cas sera analysé individuellement et il sera fait un résumé de l’histoire clinique et de l’expérimentation, avec des commentaires et des observations. Attention aux symptômes, il faut chercher à déterminer :

symptômes nouveaux, jamais encore observés par l’expérimentateur (pathogénétiques)

symptômes anciens qui reviennent

symptômes actuels, modifiés ou non par le remède

symptômes d’élimination – diarrhées etc. avec amélioration du cadre mental.

 

Ceci n’est qu’une suggestion de travail que chacun pourra adapter à d’autres modes d’observation. Nous demandons que vous nous envoyiez ces rapports par e-mail, en texte Word en attachment. Cela facilitera l’envoi du matériel à plusieurs personnes intéressées. Tous les cas reçus seront évalués et réunis, les résultats devant être publiés semestriellement dans Planète-Homeo.

Tout le matériel fera partie d’une banque de données internationale, accessible à tous avec le nom et le e-mail de tous les participants.

D’autres suggestions seront les bienvenues. Je vous attends tous.

Affectueuses salutations

Bibliographie

1-ASSILEM, Melissa. Folliculinum : Mist or Miasm. The Homeopath,vol11.1.1994

2-BERNE, Robert M. and LEVY, Matthew N. Physiology, International Edition.1992-3rd ed.

3-COOPER, Dorothy. Folliculinum, British Homeopathic Journal 79:4 pp 100-103

4-FOUBISTER, Donald. Tutorials in Homeopathy, Beaconsfield Publishers. 1989

5-GOODMAN & GILMAN’S. The pharmacological Basis of  Therapeutics.International Edition.1996.9th ed.

6-GUYTON, Tratado de Fisiologia Médica. Rio de Janeiro.Guanabara Koogan. 1992.8a ed.

7-JULIAN O.A Materia Medica of New Homeopathic Remedies. UK: Beaconsfield Publishers Ltd,1979

8-LAFEUILLADE, Jean. Biorythmes . Cahiers Hahnemanniens 1985 – N0 6 (p.311)

9-MARTINEZ, Juan A Pharmacompendium Buenos-Aires. Editorial Albatros

10-MATTOS, Lea de. Gynécologie Homéopathique. Paris : Librairie Le François, 1979

 
 

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