- 06 juil. 2014, 07:01
#32545
Je vous fais partager le §269, fraîchement retravaillé. Il m'a fallu plusieurs heures pour le rendre au plus près du texte. Et j'espère qu'il n'y a pas de coquilles, sinon vous me direz. En tout cas, vous voyez que Hahnemann sans microscope ni matériel particulier est d'une puissance de réflexion merveilleuse. Nous commenterons ceci en 3ème année.
269.— Le système de médecine homéopathique développe pour son usage spécial un procédé tout à fait inédit et qui n’avait jamais été expérimenté jusqu’alors, qui dégage et libère les vertus médicinales immatérielles inhérentes aux substances brutes. Par ce moyen seulement, celles-ci acquièrent des vertus médicinales et une efficacité incommensurablement pénétrantes (a), même celles qui à l’état brut ne donnent pas le moindre signe d’action médicinale sur le corps humain.
Cette transformation remarquable des qualités des corps de la nature développe les puissances latentes dynamiques, jusqu’à maintenant passées inaperçues, comme si elles était recelées dormantes dans un état potentiel (b), mais capables d’influencer la force vitale, et de modifier le bien-être de la vie animale (c) [Voir §11]. Ce processus est dénommé dynamisation, « potentialisation » (développement de la puissance médicinale) et ses produits sont des dynamisations (d) ou puissances obtenues à différents degrés.
(a) On connaissait empiriquement déjà, longtemps avant ma découverte, toute une série de modifications de diverses substances naturelles produites par le frottement, l’élévation de température, la forte chaleur, le feu, le développement d’odeurs de substances inodores par elles-mêmes, la magnétisation de l’acier, etc. Cependant ces diverses propriétés développées par le frottement de choses matérielles et inanimées, ne nous apportaient que des résultats purement physico-chimiques, du monde inanimé.
Néanmoins, par une loi naturelle inconnue, il est possible d’effectuer des modifications physiologiques ou pathogéniques dans l’organisme vivant, par le moyen de forces capables de changer l’état brut matériel des substances, et même celles qui n’avaient jamais montré la moindre propriété médicinale.
Cela se produit par trituration (frottement) et par succussions, à condition pourtant d’utiliser un excipient, c’est-à-dire un véhicule neutre, dans certaines proportions définies.
Cette merveilleuse loi de la nature, physique mais spécialement physiologique et pathogénique n’avait pas été découverte avant moi. Il n’y a rien de surprenant dès lors que les étudiants actuels de la nature et les médecins (complètement ignorants de ces découvertes) ne puissent accorder le moindre crédit aux propriétés curatives magiques de doses aussi minimes de médicaments préparés selon les règles homéopathiques (dynamisés).
(b) De même, on ne peut contester la présence d’un pouvoir magnétique à l’état latent dans la barre de fer ou la tige d’acier, puisque l’une et l’autre, après avoir été forgées par l’action mécanique du marteau et placées dans la position verticale, sont capables de repousser par leur extrémité inférieure le pôle nord d’une aiguille aimantée et d’attirer son pôle sud, tandis que leur extrémité supérieure se révèle en présence de l’aiguille comme pôle sud. Il ne s’agit là que d’une force latente. La limaille de fer, même la plus fine, ne peut être ni attirée ni retenue magnétiquement par l’une ou l’autre des extrémités d’une semblable barre si on ne l’a soumise à aucune préparation. Ce n’est qu’après avoir été vigoureusement frottée avec une lime émoussée et dans un sens toujours unique, c’est à-dire dynamisée, que cette barre devient un véritable aimant à la fois actif et puissant, capable d’attirer le fer et l’acier et en plus de communiquer sa force magnétique à une autre tige d’acier non seulement par simple contact, mais encore à distance et cela d’autant plus que le frottement aura été plus effectif.
Par analogie, la trituration de toute substance médicinale et les secousses imprimées à sa dissolution (dynamisation) développent graduellement les énergies médicamenteuses latentes qu’elle renferme et les met à jour, ou si l’on peut dire, « spiritualisent » la matière elle-même.
(c) Pour cette raison, ce mode de préparation spéciale des médicaments n’a comme seul résultat qu’un plus grand développement de leurs capacités de pouvoir susciter des modifications dans l’état de santé des animaux et des êtres humains (effets pathogénésiques), dès qu’on les rapproche de très près ou qu’ils touchent (par absorption ou olfaction) la fibre vivante et sensible.
Tout comme une barre aimantée, et cela d’autant plus que sa force magnétique a été renforcée (dynamisée) par frottement, ne montre son pouvoir magnétique que si l’on rapproche une aiguille d’acier avec l’un des pôles ou qu’on la mette en contact avec. Cela ne modifie en aucune façon les autres propriétés physico-chimiques de l’acier, et n’agit pas sur d’autres métaux (comme le laiton par exemple). Semblablement les médicaments dynamisés n’exercent pas plus d’influence sur des corps inanimés.
(d) On entend tous les jours appeler « dilutions » les dynamisations homéopathiques comme s’il s’agissait d’une chose diminuée, affaiblie, alors que c’est précisément le contraire ? En réalité, elles constituent un véritable épanouissement [énergétique] de la matière, une éclosion et une révélation de forces médicamenteuses spécifiques latentes et cachées dans leur essence intime, déployées par les triturations et les succussions. L’excipient non médicamenteux utilisé, dénué de toute action thérapeutique, ne joue qu’un rôle secondaire.
Dans une simple dilution, comme par exemple celle obtenue par la dissolution d’un grain [5 centigrammes] de sel de cuisine, celui-ci finit par disparaître avec la dilution à mesure qu’on ajoute beaucoup d’eau et ne devient jamais un sel médicamenteux qui par le moyen de notre dynamisation bien préparée permet d’atteindre une merveilleuse puissance thérapeutique.