- 07 mai 2018, 10:07
#55393
Vous avez analysé le premier cas d'obstruction intestinale. Avant que je donne sa solution, pourriez-vous maintenant vous pencher sur ce second cas :
OBSTRUCTION INTESTINALE
Dans les premiers mois de l'année 1914, je fus appelé auprès d'un malade que je trouvais dans un état si grave que je compris aussitôt que j'étais appelé derrière le dos d'un confrère. Je reprochais à sa femme de m'avoir mandé sans prévenir le médecin traitant, mais je finis par me rendre à ses supplications et j'examinais son mari.
M. X…, mécanicien retraité de la compagnie du Nord, est alité depuis plusieurs mois en raison de violentes douleurs abdominales accompagnées d'une constipation qui devient, de jour en jour, de plus en plus opiniâtre ; c'est à peine si laxatifs et lavements produisent un petit résultat à intervalles éloignés. Le malade n'a aucun appétit, d'ailleurs il a des vomissements dès qu'il prend des aliments liquides, aussi est-il considérablement amaigri.
A l'examen du ventre qui contraste, par son développement, avec l'état de maigreur du malade, je remarque par places, les saillies que font les intestins distendus.
Le palper n'est pas très douloureux et me donne la sensation de grosses masses indurées, irrégulières, remplissant tout l'abdomen.
Je ne pousse pas plus loin mon examen, tant le diagnostic me paraît évident ; cependant je remarque que le teint du malade n'est pas celui qu'a, d'ordinaire, un cancéreux aussi avancé. Ce n'est qu'une simple impression, mais qui me suffit pour accorder au malade le bénéfice du doute.
J'ordonne le remède R2 (12e).
Un granule toutes les heures.
A Madame X. qui me reconduit, j'explique, avec ménagement, que son mari est gravement atteint et vraisemblablement d'une maladie cancéreuse de l'intestin. J'ajoute que je puis me tromper et que je le souhaite, car dans ce cas la médication prescrite produira un bon effet. Madame X. n'est nullement surprise de mes paroles et m'avoue alors que c'est le diagnostic posé par un chirurgien qui a refusé de pratiquer une intervention, jugeant le cas inopérable.
Un mois plus tard, environ, je revois M. et Mme X. qui entrent dans mon cabinet et sont obligés de se nommer, car je ne les reconnais pas tout d'abord.
Et j'apprends d'eux qu'au nez et à la barbe du médecin traitant complètement ahuri, l'intestin s'était remis à fonctionner dès le lendemain de ma visite. Pendant quatre jours, l'intestin s'était exonéré : « à seaux, Monsieur le Docteur, à pleins seaux ! »
M. X. était si bien guéri qu'il put reprendre du service lors de la mobilisation et le continuer pendant les premières années de la grande guerre.
J'appris un jour, par un confrère ami du chirurgien, que ce dernier lui avait parlé de ce cas resté pour lui une énigme. « Je me suis trompé dans mon diagnostic, lui disait-il, cela est bien évident, mais comment diable l'intestin s'est-il remis à fonctionner seul? »
Il le saura, si jamais ces lignes tombent sous ses yeux.
Après le R1 du premier cas, que proposez-vous pour R2 ?