- 31 oct. 2018, 18:52
#57402
Mlle de la X… est une élégante jeune fille de 19 ans, remarquablement jolie, mais très affligée, depuis un an environ, par des spasmes choréiques survenus dans les circonstances suivantes : Un matin, alors qu'elle faisait sa promenade quotidienne à cheval, celui-ci prit peur d'une voiture de baladins qui débouchait d'un coin de forêt, et s'emballa. Excellente écuyère, Mlle de la X… parvint à se maintenir en selle, mais ne put maîtriser sa monture qu'au bout d'un long parcours pendant lequel la bête affolée passa tout près d'une carrière profonde où elle eût pu s'engloutir. En descendant de cheval, Mlle de la X. eut une crise de larmes et s'alita. Les règles qui devaient venir le lendemain manquèrent pour la première fois et des spasmes des muscles de la face, des doigts et des orteils apparurent. Ces convulsions s'accompagnent de déplacement des parties affectées, elles sont rythmiques, comme commandées par un courant électrique, et les groupes musculaires se contractent synchroniquement. On a donc ici les caractères de la chorée électrique de Henoch-Bergeron. Je note, en particulier, que la tête est entraînée sur l'épaule gauche en même temps que la commissure labiale du même côté est abaissée. Les doigts et les orteils ont des mouvements de flexion, d'extension et d'éventail. Tous ces mouvements s'exaspèrent au moindre bruit et disparaissent pendant le sommeil.
De nombreux médecins ont été consultés jusqu'ici, dans les villes voisines et dans la capitale, mais tous les traitements : douche, bromures, valériane, hypnotisme, ont été vains. Mme la marquise de la X…, qui accompagne sa fille, m'avoue, en s'excusant, qu'elle n'a aucune confiance dans l'homœopathie, parce qu'un homœopathe appelé au lit de son mari atteint d'hémorrhagie cérébrale n'a pu l'empêcher de mourir ! et qu'un autre à qui elle a conduit sa fille il y a quelques mois, ne l'a pas guérie.
Je réponds, ainsi que je le fais toujours en pareille occurrence, que la foi n'est pas nécessaire et que la seule vertu que je réclame est l'obéissance, bien facile à pratiquer, d'ailleurs, puisqu'il ne s'agit que de prendre des granules ou des potions qui n'ont aucun goût.
Et je passe à l'examen de ma malade.
L'ictus apoplectique paternel dirige mes premières investigations vers une hérédité possible. Je n'en trouve aucun signe, ce qui n'est pas une raison, je le sais bien, pour la rejeter absolument, et si le remède bien choisi n'agit pas, je l'appuierai de Luesinum.
Les antécédents personnels sont absolument nuis. Santé toujours admirable, dit la mère. Rougeole bénigne à 6 ans. Réglée à 14 ans, très régulièrement, et sans aucune douleur. Si je ne faisais état que des renseignements recueillis jusqu'ici, je serais fort embarrassé.
Très nombreux sont les remèdes des spasmes et convulsions à explorer, même en ne considérant que les principaux que nous devrions avoir en mémoire.
Les spasmes qui surviennent après une émotion et particulièrement une frayeur, demandent surtout : RRRR
YYYY conviennent mieux au sexe féminin, ZZZZ particulièrement l'aménorrhée.
Tels sont les remèdes qui dansent la sarabande dans le cerveau d'un homœopathe en mal de prescription, tant est riche notre admirable Matière médicale.
Tout l'art consiste, parmi tous ces remèdes, à déterminer le seul qui convient. C'est un tout autre travail que de formuler un anti-spasmodique quelconque, généralement la première spécialité qui nous vient à l'esprit.
Pour individualiser le Simillimum, je ne connais qu'un moyen, c'est de prendre l'observation complète de la malade, plume en main, sans négliger aucun symptôme, physique ou psychique, si insignifiant qu'il puisse paraître au premier abord.
Trois remèdes qui ont ce symptôme me viennent immédiatement à l'esprit : VVVV
Je consulte la Matière médicale de Jousset et je trouve que tous les symptômes présentés par ma malade sont consignés dans la pathogénésie de SSSS. Prescription :
SSSS 12e, 2 granules avant les repas du matin et du soir.
Au bout de deux jours, les spasmes ont complètement disparu. Je fais continuer le médicament 4 jours encore. Une légère rechute le 12e jour amène la reprise du remède pendant 4 jours également, après lesquels la guérison est définitive.
Les règles reviennent, sans douleur, 18 jours après le début du traitement.
Mme la marquise de la X… a désormais confiance dans l'homœopathie ; elle m'a envoyé de nombreux malades.
Saurez-vous proposer les listes de remèdes : RRRR, YYYY, ZZZZ, VVVV
et terminer sur le choix du simillimum : SSSS
De nombreux médecins ont été consultés jusqu'ici, dans les villes voisines et dans la capitale, mais tous les traitements : douche, bromures, valériane, hypnotisme, ont été vains. Mme la marquise de la X…, qui accompagne sa fille, m'avoue, en s'excusant, qu'elle n'a aucune confiance dans l'homœopathie, parce qu'un homœopathe appelé au lit de son mari atteint d'hémorrhagie cérébrale n'a pu l'empêcher de mourir ! et qu'un autre à qui elle a conduit sa fille il y a quelques mois, ne l'a pas guérie.
Je réponds, ainsi que je le fais toujours en pareille occurrence, que la foi n'est pas nécessaire et que la seule vertu que je réclame est l'obéissance, bien facile à pratiquer, d'ailleurs, puisqu'il ne s'agit que de prendre des granules ou des potions qui n'ont aucun goût.
Et je passe à l'examen de ma malade.
L'ictus apoplectique paternel dirige mes premières investigations vers une hérédité possible. Je n'en trouve aucun signe, ce qui n'est pas une raison, je le sais bien, pour la rejeter absolument, et si le remède bien choisi n'agit pas, je l'appuierai de Luesinum.
Les antécédents personnels sont absolument nuis. Santé toujours admirable, dit la mère. Rougeole bénigne à 6 ans. Réglée à 14 ans, très régulièrement, et sans aucune douleur. Si je ne faisais état que des renseignements recueillis jusqu'ici, je serais fort embarrassé.
Très nombreux sont les remèdes des spasmes et convulsions à explorer, même en ne considérant que les principaux que nous devrions avoir en mémoire.
Les spasmes qui surviennent après une émotion et particulièrement une frayeur, demandent surtout : RRRR
YYYY conviennent mieux au sexe féminin, ZZZZ particulièrement l'aménorrhée.
Tels sont les remèdes qui dansent la sarabande dans le cerveau d'un homœopathe en mal de prescription, tant est riche notre admirable Matière médicale.
Tout l'art consiste, parmi tous ces remèdes, à déterminer le seul qui convient. C'est un tout autre travail que de formuler un anti-spasmodique quelconque, généralement la première spécialité qui nous vient à l'esprit.
Pour individualiser le Simillimum, je ne connais qu'un moyen, c'est de prendre l'observation complète de la malade, plume en main, sans négliger aucun symptôme, physique ou psychique, si insignifiant qu'il puisse paraître au premier abord.
- L'examen du système nerveux, outre les mouvements choréiformes décrits, ne me montre qu'une exagération générale des réflexes, plus accentuée du côté gauche et des maux de tête violents qui semblent monter de la nuque avec élancements névralgiques au-dessus des orbites.
- Le système digestif n'accuse que des douleurs dans la partie gauche de l'estomac, aggravées par les boissons chaudes.
- Douleurs névralgiques dans l'aine gauche.
- Du côté de l'appareil génital, rien autre chose que l'aménorrhée avec exagération des mouvements choréiques au moment des époques.
Trois remèdes qui ont ce symptôme me viennent immédiatement à l'esprit : VVVV
Je consulte la Matière médicale de Jousset et je trouve que tous les symptômes présentés par ma malade sont consignés dans la pathogénésie de SSSS. Prescription :
SSSS 12e, 2 granules avant les repas du matin et du soir.
Au bout de deux jours, les spasmes ont complètement disparu. Je fais continuer le médicament 4 jours encore. Une légère rechute le 12e jour amène la reprise du remède pendant 4 jours également, après lesquels la guérison est définitive.
Les règles reviennent, sans douleur, 18 jours après le début du traitement.
Mme la marquise de la X… a désormais confiance dans l'homœopathie ; elle m'a envoyé de nombreux malades.
Saurez-vous proposer les listes de remèdes : RRRR, YYYY, ZZZZ, VVVV
et terminer sur le choix du simillimum : SSSS