- 25 janv. 2014, 12:51
#27600

Journal International de Médecine - 29/12/2009 - Dr J.-L. STEPHAN du CHU de Saint-Étienne
La réponse immunitaire de l’enfant à un âge précoce de la vie est de mauvaise qualité. Fonction humorale médiocre en termes d’anticorps synthétisés et de durée d’action, inhibée éventuellement par les anticorps maternels, cytotoxicité et production d’interféron gamma limitée, sont autant d’obstacles à la pratique de la vaccination du très jeune enfant.
Les nouveau-nés sont protégés par transmission passive d’anticorps d’origine maternelle. La combinaison de l’immaturité du système immunitaire et le caractère temporaire de la protection maternelle constituent une fenêtre d’opportunité pour les infections : ni le taux d’anticorps maternels, ni la production endogène d’anticorps ne sont suffisamment importants pendant cette période « d’opportunité » pour prévenir les infections.
Le transfert passif d’anticorps maternels se produit via le placenta après le 1er trimestre de la grossesse jusqu’au terme, mais essentiellement après la 32e semaine et concerne surtout les IgG d’isotype IgG 1 [...] Ces anticorps ne jouent pas simplement un rôle passif dans l’immunité du nouveau-né, ils « dirigent » également le développement de son système immunitaire. À la naissance, le taux d’IgG du nourrisson est un peu plus élevé que celui de sa mère. Cela lui confère une protection temporaire puisque la demi-vie des immunoglobulines d’origine maternelle chez l’enfant est approximativement de 30 à 50 jours. Puis, le taux d’IgG décline, et, pratiquement la moitié des immunoglobulines maternelles ont disparu après 3 mois.
[...] Pour augmenter le répertoire des immunoglobulines, le nouveau-né reçoit aussi des anticorps maternels par le biais de l’ingestion de lait maternel, qui procure des quantités substantielles d’IgA, d’IgM et de sous-classes d’IgG. Le colostrum contient des titres élevés d’IgA, probablement pour favoriser une immunité muqueuse. Le passage gastrointestinal du lait maternel n’entraîne pas de protéolyse des immunoglobulines. Les IgA anti- Escherichia coli, acquises via le colostrum, peuvent être trouvées intactes dans les matières fécales des enfants nourris au sein. Les immunoglobulines contenues dans le lait peuvent être transférées dans la circulation néonatale. Les cellules intestinales humaines expriment les FcRn, ce qui suggère un mécanisme pour l’acquisition d’IgG à partir de source gastrointestinale. [...] Chez le très jeune enfant, les IgG produites en réponse à la plupart des antigènes T-dépendants, lors d’infections naturelles ou de la vaccination, déclinent rapidement pour disparaître. Dans un modèle de vaccination chez la souris et de transfert adoptif, C.A. Siegrist et coll. (Genève) ont montré que le pool des plasmoblastes après immunisation ne peut s’établir au contact de la moelle osseuse et des cellules stromales, tandis qu’un stroma adulte permet l’établissement de ces cellules synthétisant les anticorps [...]
Sachant tout cela, on peut se demander quelle est l'intérêt de vacciner des nourrissons ???

Journal International de Médecine - 29/12/2009 - Dr J.-L. STEPHAN du CHU de Saint-Étienne
La réponse immunitaire de l’enfant à un âge précoce de la vie est de mauvaise qualité. Fonction humorale médiocre en termes d’anticorps synthétisés et de durée d’action, inhibée éventuellement par les anticorps maternels, cytotoxicité et production d’interféron gamma limitée, sont autant d’obstacles à la pratique de la vaccination du très jeune enfant.
Les nouveau-nés sont protégés par transmission passive d’anticorps d’origine maternelle. La combinaison de l’immaturité du système immunitaire et le caractère temporaire de la protection maternelle constituent une fenêtre d’opportunité pour les infections : ni le taux d’anticorps maternels, ni la production endogène d’anticorps ne sont suffisamment importants pendant cette période « d’opportunité » pour prévenir les infections.
Le transfert passif d’anticorps maternels se produit via le placenta après le 1er trimestre de la grossesse jusqu’au terme, mais essentiellement après la 32e semaine et concerne surtout les IgG d’isotype IgG 1 [...] Ces anticorps ne jouent pas simplement un rôle passif dans l’immunité du nouveau-né, ils « dirigent » également le développement de son système immunitaire. À la naissance, le taux d’IgG du nourrisson est un peu plus élevé que celui de sa mère. Cela lui confère une protection temporaire puisque la demi-vie des immunoglobulines d’origine maternelle chez l’enfant est approximativement de 30 à 50 jours. Puis, le taux d’IgG décline, et, pratiquement la moitié des immunoglobulines maternelles ont disparu après 3 mois.
[...] Pour augmenter le répertoire des immunoglobulines, le nouveau-né reçoit aussi des anticorps maternels par le biais de l’ingestion de lait maternel, qui procure des quantités substantielles d’IgA, d’IgM et de sous-classes d’IgG. Le colostrum contient des titres élevés d’IgA, probablement pour favoriser une immunité muqueuse. Le passage gastrointestinal du lait maternel n’entraîne pas de protéolyse des immunoglobulines. Les IgA anti- Escherichia coli, acquises via le colostrum, peuvent être trouvées intactes dans les matières fécales des enfants nourris au sein. Les immunoglobulines contenues dans le lait peuvent être transférées dans la circulation néonatale. Les cellules intestinales humaines expriment les FcRn, ce qui suggère un mécanisme pour l’acquisition d’IgG à partir de source gastrointestinale. [...] Chez le très jeune enfant, les IgG produites en réponse à la plupart des antigènes T-dépendants, lors d’infections naturelles ou de la vaccination, déclinent rapidement pour disparaître. Dans un modèle de vaccination chez la souris et de transfert adoptif, C.A. Siegrist et coll. (Genève) ont montré que le pool des plasmoblastes après immunisation ne peut s’établir au contact de la moelle osseuse et des cellules stromales, tandis qu’un stroma adulte permet l’établissement de ces cellules synthétisant les anticorps [...]
Sachant tout cela, on peut se demander quelle est l'intérêt de vacciner des nourrissons ???