- 09 avr. 2020, 11:45
#62420
Voilà de la part d'Annick une synthèse des différentes situations: (pas trouvé comment surligner, donc observations d'Anne en rouge)
La friction et l’antidotage
3 situations différentes pour la friction :
-La friction pour gérer une aggravation similaire
-La friction en complément des prises orales
-La friction, posologie pour les patients hypersensibles ou les enfants
I- La friction pour gérer une aggravation similaire
BASES THEORIQUES : les règles d’or
• Ne jamais répéter si une prise provoque une réaction nette et parfois spectaculaire.
• En cas de réaction d’aggravation similaire nette avec symptôme ancien qui appartient au malade et au médicament
Comme nous savons que cette aggravation similaire est de bon aloi, nous ferons tout notre possible pour ne pas « casser» l’action du médicament qui montre qu’il est bien choisi. S’il est possible d’attendre respectez la règle absolue de ne jamais rien prescrire tant que le tableau symptomatique n’est pas fixé.
Si la réaction est vraiment trop forte (la dose est trop importante ou la dynamisation). Dans l’ordre :
- Vous essayez d’attendre quelques jours si c’est possible
- Sinon vous faites faire une friction du même médicament sur une zone de peau saine
Seule une très infime partie de la dose va traverser la peau, ce sera suffisant pour juguler l'aggravation.
- Si ce n'est pas rapide dans un délai supportable, la dernière solution : donnez le médicament en 6CH, c’est le frein d’urgence
L'antidotage par friction est moins puissant que par basse dilution
Pour une aggravation similaire (c'est à dire que le remède choisi était le bon), la friction suffit si l'aggravation est relativement légère, mais lorsque c'est catastrophique (par exemple le patient se couvre d'un eczéma hyper invalidant), alors il vaut mieux une 6 CH, liquide de préférence, mais sec ça peut passer aussi.
CONCLUSION : La friction permet de limiter la réaction d’aggravation similaire sans casser complètement l’action du médicament.
• En cas d’aggravation dissimilaire :
- Cessez toute prise. Ce médicament ne convient pas au cas et vous n’y retoucherez plus.
- Antidotez au besoin
MODALITES PRATIQUES dans l’aggravation similaire
1. Attendre ou placebo ++, si l'aggravation est supportable.
On donne le placebo si le remède a produit une aggravation similaire et qu'il convient simplement de faire patienter le temps que le mieux arrive.
2. Si l'aggravation est insupportable mais modérée : friction
-le même médicament, frictionné à raison d'une simple goutte ou deux, disons un fond de cuiller à café, sur une partie de peau saine.
-frotter quelques gouttes jusqu'à ce que la peau soit sèche
-Si la dilution mère est déjà prête, prendre une goutte directement de la bouteille
-la friction doit se faire à dynamisation identique sur une zone de peau saine, donc je pense qu'il ne faut pas refaire de succussion mais reprendre la solution prise, telle quelle ; OU faire deux secousses à la bouteille
On peut se demander si, en faisant de nouvelles succussions, on ne ferait pas tout simplement une répétition. Répétition sur le schéma prise liquide / friction / prise liquide / friction censée non pas freiner mais accélérer le processus de guérison.
-Si l'aggravation s'est produite après une olfaction : préparer une dilution avec quelques gouttes (une ou deux suffisent) du flacon prévu pour l'olfaction dans 250 ml d'eau, deux secousses, une goutte en friction.
OU ? utiliser la solution alcoolisée telle quelle : quand je souhaite que le patient reste en olfaction pour les prochaines prises, je lui fait faire une friction à partir du tube l'olfaction - comme peu pratique, et peu de quantité, il le fait à l'aide d'un coton tige, çà fonctionne très bien (Anne)
-La friction peut-être répétée après une heure voire une demi-heure si l'aggravation ne cède pas. Le plus souvent, le soulagement se fait dans le quart d'heure.
-si quelqu'un d'autre fait la friction et non le patient lui-même j'imagine qu'il faut porter un gant pour ne pas s'administrer le remède
3. Si la friction ne suffit pas
Freinage par 6CH : On prend moins de précaution, une cuiller directe suffit en général.
4. Réétudier la posologie quand le tableau est stabilisé.
Comment continuer lorsqu'il y a eu une aggravation semblable trop intense et qu'on a du freiner par une friction ou une 6CH?
Tu attends de voir comment cela "se tasse" et tu relances avec une nouvelle dynamisation plus modérée que la première qui a allumé l'incendie.
MODALITES PRATIQUES dans l’aggravation dissimilaire : ANTIDOTAGE
La friction est inefficace dans une aggravation dissimilaire. La friction n'antidote pas forcément à tous les coups...elle n'antidote que si le médicament est bien indiqué ou partiellement indiqué et qu'il est trop fort.
-La méthode forte si la friction ne suffit pas, c'est respirer du camphre (type Vicks).
En théorie, tous les remèdes sont antidotés par le camphre. Le camphre est le remède souverain pour antidoter une aggravation dissimilaire sans faire trop de dégâts, lorsqu'on ne trouve pas le similimum.
Il peut antidoter une aggravation similaire, mais là, je pense qu'il casse tout l'effet de la dose.
Le camphre est également pratique quand il y a eu un brouillage par trop de doses différentes, ou trop de prises d'un même médicament, ou après inhalation involontaire.
-Le meilleur antidote est de trouver le similimum s'il s'agit d'une aggravation dissimilaire.
-L'antidote signalé comme tel doit être de préférence utilisé selon une correspondance aux symptômes du patient, comme d'habitude. Parfois certains médicaments signalés comme antidote servaient en cas d'empoisonnement. Par exemple, l'intoxication au plomb (saturnisme) était antidoté par causticum, ou belladonna, opium...Dans les cas d'urgence, on est moins regardant sur une similitude absolue.
II.La friction en complément des prises orales
BASES THEORIQUES
Organon 285.— La guérison d'affections très anciennes peut être accélérée par le médecin en appliquant par voie externe le médicament qui a prouvé être curatif par voie interne, sous la forme de friction du dos, des bras, des membres.
Dans ce cas, la friction n’est pas franchement une posologie, c’est une manière d'accélérer le traitement….
Et de manière intercurrente une dose de temps en temps en friction est encore à explorer. (EB)
Hahnemann a remarqué que dans bien des cas, la friction accélérait le processus de guérison… c'est comme si la goutte sur la peau "attirait" plus rapidement la réaction vers l'extérieur (Béné)
MODALITES PRATIQUES
Idéalement, on procédera à une friction le lendemain de la prise :
-2 secousses à la bouteille,
-une goutte de la bouteille que l’on applique directement sur l’avant bras ou toute autre zone de peau saine.
SH nous conseille d'alterner les prises per os et per cutané, pour accélérer les cures dans les maladies qui perdurent (et donc qui sont bien ancrées). Depuis quelques mois, pour les cas chroniques difficiles ( patho ou gestion des doses), j'expérimente cette posologie, et pour l'instant j'en suis très satisfaite. Cela permet de ne pas répéter trop vite la dose liquide et donc de ne pas couper son action, ni de greffer des symptômes pathogénésiques si on répète trop souvent et trop fréquemment, tout en permettant d'accélérer le processus. S.H n'a pas donné plus d'info là dessus, mais j'ai remarqué qu'au bout de 3/4 frictions cela s'épuise et qu'il faut alors renouveler per os. (Anne)
( A Vannes, la nouveauté c'est la prise de la goutte du verre .. on touille avec son doigt, on le lèche et on se frictionne la lèvre supérieure avec le reste...)
III.La friction, posologie pour les patients hypersensibles ou les enfants
La friction apportant une très faible quantité, elle peut être indiquée d’emblée :
-chez des patients hypersensibles, qui réagissent très fortement à tous les traitements
-chez les enfants
-pour commencer en douceur : par exemple si on n’a que du MK chez une personne sensible à qui on veut administrer un médicament réactif comme Lyss, Tarentula….
"Qui ne connait pas la vérité, n'est qu'un imbécile, mais qui, la connaissant, la nomme mensonge, celui-là est un criminel" Bertolt Brecht