Voici ma réponse pour le cas 2, sur lequel je me suis cassé les dents deux fois après réflexion (quant au cas 3 ce fut la Bérézina). Je vous présente ma manière pour l'aborder, avec quelques clefs générales qui doivent servir au raisonnement pour le décortiquer.
J'étais parti sur Silicea, en me basant sur la céphalée améliorée par la chaleur en général, puisque Katherine ne précise pas davantage, et une céphalée améliorée par la chaleur c'est assez curieux en soi, non?. Le premier médicament à étudier est Silicea (puis mag-p), dixit Dunham, d'autant que la douleur irradie des cervicales à l’œil droit, keynote de Sil. selon le répertoire. L'intolérance aux bruits, la transpiration et l'aggravation aux secousses pliaient le cas.
Patatras, c'était pas Silicea, car justement il ne faut pas forcer le cas à s'adapter au médicament, ou inversement.
Donc, j'avais pioché dans la
totalité du cas quelques éléments qui me convenaient et m’influençaient, et laissé pour compte les autres par facilité ! Première hypothèse.
Ou alors je n'avais pas saisi "par où attraper le cas". Deuxième hypothèse.
Souvent on réalise, plus ou moins inconsciemment, un mélange des deux.
Or ici les douleurs sont soudaines et donnent l'impression d'être brutales, brusques. Voilà le premier point à considérer bien sûr. Pourquoi, parce que c'est un mode de survenue
spontané et troublant. Silicea est plutôt lent à produire des symptômes, il convient donc mal dans ce cas aigu particulier.
GENERALITES /DOULEUR /apparaît /soudainement /pour disparaître /soudainement
arg-n, asaf, aster,
bell, canth, carb-ac, carb-s, crot-h, cupr, eup-pur, fl-ac, ign,
kali-bi, kalm, lyc, mag-p, merc-c,
nit-ac, ovi-p, petr,
phyt, rhus-t, sabin, spig
On regarde en priorité les 3°, tout en continuant d'intégrer à l'équation les autres traits saillants, plutôt que d'essayer d'ajouter dans la machine des rubriques concernant les caractéristiques de la douleur, car on risque de mal les retranscrire, ou d'en sélectionner d'autres mal choisies (et qui plus est peut-être incomplètes).
Alors quoi d'autres de remarquable encore dans le cas ?
Le désir de mouvement, sans amélioration des douleurs manifestement.
Ce qui doit faire évoquer maintenant Rhus, dans tous les cas de figure, même si il n'y a pas d'amélioration au final. D'autant que Rhus est au 3° dans :
raideur de la région cervicale (rubrique à regarder même si c'est peut-être un signe de la maladie)
tout comme Bell. et Nit-ac.
Bell. et Nit-ac. sont hypersensibles au bruit et aux secousses, alors que Rhus l'est surtout aux secousses. Exit donc Rhus. Kali-bi n'est sensible ni aux secousses, ni au bruit à ma connaissance. Exit Kali.
La modalité vis à vis du bruit qui ne s'exprime que pendant les douleurs est inattendue et digne de considération.
Arrivé à ce stade je suis bien embêté. Comment départager Bell et Nit-ac?
Nit-ac., king anti-sycotique, a largement ma préférence devant l'aggravation par le temps humide et la raideur cervicale. La patiente doit souffrir depuis quelques temps puisqu'elle a eu le temps de le remarquer (

). Mais on peut dire qu'aucun des deux n'est franchement amélioré par la chaleur en général, surtout nit-ac (ici, le répertoire est très utile).
A ce moment, en relisant encore, je m'aperçois qu'il ne s'agit pas d'une céphalée, mais d'une névralgie cervico-brachiale, c'est précisé d'ailleurs.
Et donc les douleurs sont des irradiations douloureuses. Et il y en a BEAUCOUP. Il faut donc un remède qui en produise beaucoup. La lecture donne un peu l'impression que la douleur voyage.
"Au dessus de l’œil droit, qui est douloureux", je l'avais bien noté.
M'enfin, mais pourquoi donc il est endolori cet œil. Il faut s'en étonner et se poser la question, même si on ne le saura peut-être jamais. Bref on en revient à la totalité et il faut le prendre en compte. Alors je me rappelle que assez souvent il y a une atteinte oculaire en rhumatologie, et qui dit rhumatologie dit rhumatisme, dans son acception non spécifique, la plus commune, d'autant qu'il y a une sensibilité au temps humide. Ceci est à prendre avec des pincettes car déjà j'interprète et cela n'a peut-être rien à voir, mais bon je le mets dans un coin de ma tête.
Si je résume il faut donc un médicament avec :
- des douleurs brutales
- avec des irradiations nombreuses
- un endolorissement de l'oeil, en prime, sans qu'on en sache plus
- un besoin de bouger comme dans Rhus, mais sans amélioration au mouvement, <secousses (=aussi
pas appuyé dans le répertoire)
- <nuit (car on bouge tout simplement moins)
- une <temps humide / >chaleur (la seule amélioration retrouvée), avec élancements, bref du rhumatisme populaire selon moi
- une sensibilité aux bruits particulière
c'est court finalement

, comme dans la présentation de Katherine.
Phytolacca, qui vient juste après les autres dans notre rubrique "bottom up", au 2°, présente exactement toutes ses caractéristiques.
Il est très syphilitique, à tel point qu'on l'a appelé le "mercure végétal", or une NCB est à rapporter à une atteinte osseuse (ostéophytes en cas d'arthrose) ou à une destruction du disque intervertébral.