- 25 oct. 2017, 19:11
#53256
Merci Katherine!!
Effectivement, il s'agissait d'opium qui a très bien fonctionné, car elle s'est tout de suite remise à manger et à boire.
2 rubriques suffisaient:
refuse de manger
Soif absente
je n'ai pas pris "appétit absent" car on approchait les 24 h sans manger (ce que je ne vous ai pas précisé, c'était peut être la difficulté). J'utilise davantage cette rubrique sur le plan chronique, éventuellement en cas de fièvre. En l'occurrence, l'attitude de prendre sa sucette tout en ne mangeant pas me semblait suffisamment étrange pour percevoir cela comme une forme de provocation ou d'agressivité.
La rubrique "refuse de boire" n'existant pas, je me suis rabattue sur "soif absente".
Il me restait 12 médicaments
Phosphoric acid, puls, verat, ars, bell, ign, opium, sep, caust, cocc, kali-p, plat
pulsatilla avait été déjà donné, partiel... exclu d'office
en utilisant la statistique de fréquence (c'est ce que vous utilisez lorsque vous recherchez en priorité les 3 degrés), on élimine sans réfléchir platina, kali-p, sep, caust, cocc. qui auraient nécessité beaucoup plus de symptômes et de soin dans l'analyse du cas pour être prescrits. (ou alors il aurait fallu que je vous donne d'autres symptômes de ma connaissance, plus anciens)
Phosphoric acid est "semi aigu" je dirais. En aigu, on l'évoquerait en priorité sur des pertes liquidiennes, ou dans des suites de chagrin, ou chez un étudiant ayant énormément travaillé intellectuellement par exemple.
Ignatia, belladonna, arsenicum, veratrum pouvaient convenir au cas. Mais sur quels symptômes les départager? N'y avait il pas un risque à prescrire sur 3 fois rien? Pour tout vous dire, j'ai hésité d'abord entre ignatia et veratrum, et je m'étais gardé sous la main ignatia si opium échouait. Mais c'était en connaissant le contexte familial.
Belladonna est un des premiers remèdes de choc également, mais le contexte sera plus celui d'une brûlure, d'une exposition à un froid intense, une histoire de cheveux mouillés, une frayeur hors norme, ou un coup de soleil. Ce n'était pas le cas ici.
Les 3 premiers remèdes à évoquer en cas de choc, chute, coup, accident de voiture sont
opium, aconit, arnica, et ça arrive souvent dans cet ordre, ou dans l'ordre inverse.
Lorsqu'il y a des chutes répétées chez un enfant (ou un adulte ou une personne âgée +++, celles qui ont peur de retomber en particulier) sans notion de maladresse, je vais donner en priorité un de ces médicaments (peut être avec ruta, rhus tox ou rhododendron) et comme par "hasard", on constate une diminution de la fréquence des chutes.
opium avait en particulier le côté paradoxal de sucer sa sucette alors qu'elle était sensée avoir mal à cet endroit. Le côté "je me mets dans ma bulle". Le reste, on peut penser qu'elle a eu peur, en revanche, méfiez vous de toutes vos autres interprétations. Opium n'est pas forcément apathique, en outre un enfant bouge en général, il ne reste pas à sucer sa sucette toute la journée, même après un choc. Pour aconit, j'aurais préféré avoir de l'agitation, de l'anxieté, ou de la loquacité. Mais la réponse n'était pas fausse.
L'analogie pour moi avec le pulsatilla était le fait d'avoir besoin de plein air, mais c'était tiré par les cheveux.
En revanche, j'espère que vous comprendrez mieux ainsi le sens des rubriques "enfants" "vieillards" qui correspondent à une réalité statistique de choix de médicaments. C'est très important. Mieux vaut savoir utiliser des passe partout qui font du bien, que foncer sur des médicaments très spécifiques où vous avez plus de risques de nuire si vous n'êtes pas encore sûrs de vous (je parle aux débutants). Plus tard, vous intègrerez la règle qu'il ne faut pas avoir de présupposé dans le choix du médicament. Mais c'est dans un deuxième temps seulement...et c'est dommage de se priver de ce genre de passe partout, même une fois très avancés, car vous risquez de passer ainsi à côté de médicaments simples camouflés sous un aconit, opium, arnica, etc...