par Yohann
-
#68416
M. est un collègue de travail. La cinquantaine, il se porte généralement bien.

Arrivé au bureau, il prend place, recentre soigneusement son sous mains et recycle les feuilles usagées dans son imprimante. Il se repositionne sur son siège et se prépare à travailler sur son logiciel. Ces derniers temps, je l’aperçois, de loin, se démener corps et âme devant son écran avant de se lever entamer une ronde, au téléphone, autour de son bureau...La tasse de café à la main, il élargit sa ronde en filant à l’étage supérieur faire le tour de ses collaborateurs s’entretenir avec eux de ce qu’il doit s’entretenir. De retour à sa place, il se démène de plus belle devant son logiciel pour exécuter ce qu’il doit exécuter, avant d’achever sa ronde, cette fois-ci, chez ses collaborateurs de l’étage inférieure. A vrai dire, on le voit de partout. Il file ensuite à ses r.v, faire également le tour de ses clients. Même à l'écrit, il me donne le tournis...Ensuite la pause, et en début de soirée, je l’entrevois, de part et d’autre de son écran, boucler tous ses dossiers en un temps record. Là, il me surprend.

Mais cela fait quelque temps que de retour à sa place, je remarque qu’il n’occupe qu’une partie de son siège, figé devant son écran.

Épuisé, il plie bagage en fin de journée, chancelant jusqu’au vestiaire, pour enfiler lourdement sa veste, avant de sortir retrouver sa femme qui l’attend dans la voiture.

Il me confie, un matin, sur la grande terrasse du bureau surplombant les hauteurs de la ville, au grand air, que depuis plusieurs semaines, il est sujet à de violentes douleurs brûlantes au rectum. Ces douleurs sont apparues, pour la première fois, au retour d’un week-end. Sur son siège, Il a l’impression d’être assis «sur des braises». Il passe des nuits difficiles. Son docteur ne l’épargnant pas d’un régime « déprimant », lui prescrit plusieurs traitements et l’envoie faire une série d’analyses. Ses inquiétudes grandissantes ne le quittent pas, soupire t-il. Agité intérieurement, il va et vient puis s’en retourne promptement tout en titubant.

Sa femme le conduit donc partout en voiture. Le week-end, dans sa résidence secondaire, il se force à immerger toute la région douloureuse, en se tenant debout, immobile, dans la piscine, gardant le visage exposé au soleil, quelques instants, au grand étonnement de ses petits enfants. Cela le calme temporairement mais ses proches le savent bien, M. est extrêmement frileux. Les crises débutent surtout le week-end, après des repas plus copieux qu’en semaine, pour ne s’attenuer progressivement que le lundi ou mardi suivant. La constipation et les selles extrêmement dures le torturent.

Il s’effondre. « Tu te rends compte, des douleurs pareilles...Les traitements qui échouent...Une série d’analyses ?...La maladie...Je suis épuisé...Que vais je devenir ?... » Je le trouve pâle.

Désemparé, il m’encourage vivement, en s’attardant sur ses symptômes, à essayer de lui trouver un remède homéopathique. Il est prêt à tout essayer. Très attentif, je le laisse s’exprimer et il se calme.

Je lui propose de commencer avec X en 30 ch, 2 grains, 2 secousses, une cac, directement de la bouteille dès la reprise des crises. Les consignes sont très claires et on reste en contact téléphonique.

M. revient de week-end étonné.

Moins constipé, ses selles se sont ramollies et les douleurs ont stagné après quelques prises. M. découvre enfin un médicament qui semble agir. Il reprend confiance.

Il prépare, plein d’énergie, son week-end suivant, et termine d’une traite sa demi bouteille avant de prendre la route, en famille, ragaillardi.

Recrudescence intense et subite des douleurs en route. Il cède le volant à sa femme.

« Ton médicament ne fonctionne plus, je n’ai jamais eu aussi mal !... »

Je prends connaissance de son acte insensé. L’allopathie, médecine d'urgence, calmera momentanément le malheureux.

Les douleurs s’atténuent progressivement comme d’habitude et on reprend le traitement dès l’apparition des nouvelles crises. Cette fois ci, je le suis de très près.

Quelques jours après, je remarque, au bureau, qu’il ne boite plus. A ma grande surprise, il ose à peine m'avouer, très sceptique, que ses douleurs semblent avoir complètement disparu soudainement et qu’il se sent bien à tous les niveaux.

Mais voilà que cela fait tout de même plus de six mois, me rappelle t-il récemment, que ses crises ne se pointent plus aux r.v hebdomadaires !...

Et qu’il n’en revient toujours pas, ce qui commence d’ailleurs à me tracasser...

Quel est donc, d’après vous, ce fameux remède X qui a remis sur pied notre cher collègue M. ?...
Avatar de l’utilisateur
par nico_juju
-
#68417
En lisant ton texte les médicament qui me viennent en premier sont Nux Vomica pour le global et Sulphur pour la douleur brulante du rectum en étant assis.

M. est très agité, consciencieux pour des broutilles, douleur brulante du rectum, les selles sont dures, il semble agg après les gros repas du WE, frileux (ca éloigne sulphur..)

Le portrait semble bien orienter vers Nux Vomica. Surtout que c'est un végétal donc pas mal pour démarrer un cas :roll:
Je n'ai pas PCkent sous la mains et je me mets à ta place face à ton ami qui demande de l'aide..
par Aurelie
Diplômé PH
#68430
Sans répertoriser, à la première lecture et Face à la grande agitation, consciencieux pour des broutilles, très frileux Amel la tête au soleil, aux douleurs brûlantes et sa grande anxiété face à la maladie : j'opterais peut-être à rechercher ARS dans un premier temps.
par jpp26
-
#68434
Bonjour,
Et merci pour ce cas.

Un certain nombre d’affirmations :
« recentre soigneusement son sous mains et recycle les feuilles usagées dans son imprimante ».
« se démener corps et âme devant son écran avant de se lever entamer une ronde, au téléphone, autour de son bureau. » Il est « Agité intérieurement »
Il est « épuisé »
« violentes douleurs brûlantes »
« Il passe des nuits difficiles »
« Ses inquiétudes grandissantes ne le quittent pas, soupire t-il.
« M. est extrêmement frileux ».
« Les crises débutent surtout le week-end, (….), pour ne s’attenuer progressivement que le lundi ou mardi suivant
« Je le trouve pâle. »
Font penser qu’il est : maniaque, radin, agité, asthénique, a des douleurs brulantes, mal la nuit, inquiet pour sa santé, très frileux, malade de façon périodique, pâle, avec des douleurs brulantes.
Tout ceci m’évoque fortement Arsenicum album, mais je n’ai pas répertorisé.
par Anne
Diplômé PH
#68439
Agité +++, anxieux, pâle, douleur brulante comme de la braise, frileux m'évoque de suite Ars
Mais l'histoire de la piscine m'intrigue
la piscine est-elle chauffée ou non à cette époque ??????
car Ars est amél par les applications chaudes, donc si piscine chaude avec la tête au soleil et au frais, je valide le ars,
mais si la piscine est froide voir gelée j'ai du mal à voir Ars, car ce symptôme est curieux, il est frileux, et n'hésiterait quand même pas immerger ses fesses dans l'eau froide....
Comme le reste de la famille ne se baigne pas, j'imagine que la piscine n'est donc pas chauffée
REC : DOULEUR / BRULANTE / froid, applications froides, amél : (2)aloe., (1)apis., (1,1)euphr., (2)kali-c., (2)ter.

Apis qui couvre la douleur brulante, comme de la braise
le coté remuant, agité, consciencieux
Avatar de l’utilisateur
par Christian42
-
#68443
Je viens enfin de trouver le quiz passionnant de Yohan. Merci pour cette stimulation !

Pas le temps de chercher beaucoup, mais je remarque l'attitude étrange de notre homme dans la piscine : bien que frileux (d'ailleurs il expose son visage au soleil), il voir sa douleur améliorée par l'eau froide.

Dans le chapitre rectum du répertoire du, on trouve des douleurs brûlantes améliorées par des applications froides. Cela me semble bien correspondre à cette personne.

Rectum / Douleurs brûlantes, généralités / froides, amél. par applications :
Aloe, apis, euphr, kali-c, ter.

Cinq candidats, la liste est déjà bien restreinte.

02:27 ! La suite, demain. Dodo !
Avatar de l’utilisateur
par Christian42
-
#68450
Rectales.JPEG
Je ne vois pas d'autre possibilité. On arrive aussi à Sulph avec une ligne de répertorisation de moins.

Par contre, je ne vois plus que faire de l'amélioration par le séjour debout dans la piscine au soleil. Peut-être peut-on ne pas en tenir compte parce que les améliorations sont des signes moins sûrs que les aggravations.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Avatar de l’utilisateur
par Christian42
-
#68452
Athelas me dit en privé – c'est gentil – que je suis bien trop vague. Mea culpa !

A vous de jouer : vous savez maintenant ce qu'il ne faut pas faire ! :D
nico_juju aimais cela
Avatar de l’utilisateur
par nico_juju
-
#68454
Comme dit plus haut, sans répertorisation j'aurais donné Nux.
Après une répertorisation (avec beaucoup trop de rubrique je penses) je trouve :

Image

Une caractéristique de Puls est la variabilité des symptômes. Là les selles sont toujours dures. Je tique un peu pour Puls.
Sulph est aggravé debout, il doit s'assoir ou s'appuyer sur un mur. Je le vois mal ici.
Je retombe sur Nux..
Pour Ars, normalement il est bien au chaud avec la tete au frais, l'inverse de ce que fait M. dans sa piscine..

Alors j'ai peut être faux mais je resterais sur mon Nux Vomica :lol:
Christian42 aimais cela
Avatar de l’utilisateur
par Christian42
-
#68456
Rectum final.jpg
Bœricke à propos d'Aloe :
"...Bad effects from sedentary life or habits. Especially suitable to... hypochondriacal patients. The rectal symptoms usually determine the choice..."
(Mauvais effets d'une vie ou d'habitudes sédentaires. Particulièrement adapté aux patients hypochondriaques. Les symptômes rectaux déterminent en général le choix.)
"Rectum.--Constant bearing down in rectum;...better cold water application..."
(Pression constante dans le rectum; ... amélioration avec application d'eau froide)
"Modalities.--Worse ... after eating or drinking."
(Modalités : aggravation après avoir mangé ou bu).

Ce faisceau de signes indique Aloe socotrina.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Avatar de l’utilisateur
par Christian42
-
#68457
Oui, mais... si, histoire d'être complet, au tableau précédent :
- on ajoute, pour couvrir la psychologie du patient : Psychisme / OCCUPÉ, affairé
- et on retire la ligne sur les Généralités/Bains, qui fait double emploi,

on obtient :

PSYCHISME / OCCUPÉ, affairé (Voir Agitation, Occupation, Travail-Manie, Délire-Affairé)
RECTUM / DOULEUR / BRULANTE / froid, applications froides, amél

Nuage des remèdes pour les symptômes choisis :
aloe apis bar-c bry calad calc caps cocc euphr hyos ign iod kali-c lach mosch rhus-t sep stram sulph ter verat

et l'on découvre que, malgré toutes les qualités d'aloe, apis satisfait à tous les critères.

N.B. Avec des remerciements à nico_juju, qui m'a remis sur la piste de l'agitation, que j'avais laissée en route. :thumbup:
nico_juju, didier aimais cela
Aidons mon Labrador : Gipsy

C'est une bonne question. A vrai dire je pense qu'[…]

Bonjour à tous, À la demande de ceux[…]

Hyperthyroïdie chat

Et ne changez pas de remède sans arrê[…]

ATTENTION, il ne vous reste que quelques heures p[…]