- 10 juil. 2019, 21:06
#59860
Chers amis,
Je vous fais suivre une lettre que je viens d'adresser à Mme Buzyn, ministre de la santé au sujet de l'homéopathie.
Évidemment je n'attends aucune réaction de cette ministre, mais je me suis fait un petit plaisir à lui dire ce que je pense.
Je vous livre ces quelques réflexions.
Bonne lecture ( mais je vous avertis c'est un peu long, alors réservez vous un petit moment de calme pour cette lecture..)
Jean Pierre
Madame la Ministre,
Chère Consœur,
Vous ne cessez actuellement, vous et les médias qui vous obligent, de fustiger l’homéopathie qui ne serait qu’un placebo et à ce titre représenterait un coût injustifié pour la Sécurité Sociale.
Le sujet étant à mon avis d’importance, permettez moi de vous livrer les quelques réflexions que me suggère ce moment.
Je suis parfaitement d’accord avec vous pour affirmer que l’effet placebo est très puissant et universel, et qu’il représente une entrave perpétuelle à l’appréciation de l’efficacité intrinsèque d’une thérapeutique, quelle qu’elle soit, homéopathique ou allopathique.
A ce sujet permettez moi de vous informer que les effets nocebo et placebo ont été découverts par Samuel Hahnemann le père de l’homéopathie il y a près de deux siècles. Cet effet n’est donc pas inconnu des homéopathes comme vous paraissez le croire.
Mais considérer, comme vous semblez l’indiquer, que l’effet placebo agirait plus particulièrement dans le domaine des médecines dites « alternatives » est un a priori contraire à l’objectivité scientifique.
On sait en effet que l’intensité de l’effet placebo est proportionnelle à la confiance accordée au prescripteur, au coût du médicament et …à la couleur de l’emballage… Vous admettrez que dans ces deux derniers items au moins la prescription allopathique l’emporte largement…
Une question demeure : le seul effet placebo peut il expliquer les résultats obtenus par l’homéopathie auprès des nourrissons ou même en pratique vétérinaire ?...
Je suis étonné que ni vous, ni votre entourage « scientifique » n’aborde jamais cette question.
Voyez vous, bien que médecin homéopathe, parce que ce statut m’a permis parfois de traiter plus efficacement, ou avec plus de respect qu’avec l’allopathie, les malades qui m’avaient fait confiance, je n’en suis pas moins un amoureux de la science.
A ce titre je sais que tout modèle scientifique repose sur un minimum de consensus dans la communauté scientifique. Qu’il fonctionne aussi sur des théories éprouvées par la cohérence qu’elles présentent face aux phénomènes observés (ou prédits) dans lesquelles les mathématiques prennent une grande part. C’est le coté parfaitement prévisible et rationaliste du modèle.
Mais par ailleurs, tout modèle fonctionne aussi sur des à priori relatifs au mode de pensée en cours dans la société qui l’héberge. C’est là sa fragilité, c’est aussi le versant qui lui permet d’être heureusement évolutif. A condition que l’évolution ne soit pas entravée par des considérations extérieures, économiques ou financières par exemple. Et à cet égard l’attitude actuelle des détracteurs de l’homéopathie, consistant en une négation mensongère de phénomènes pourtant parfaitement observables me semble anti-scientifique et susceptible d’entraver l’évolution de la science. Ce qui à mes yeux est hautement condamnable.
Le Réel est complexe, Madame la Ministre, beaucoup plus je crois que vous ne semblez l’entendre dans votre réfutation simpliste de l’homéopathie. Beaucoup plus que ce qu’on nous a enseigné dans nos études de médecine. Beaucoup plus même que tous les modèles scientifiques qui essayent de le décrire. Le constat n’en est pas désolant. Il en est au contraire heuristique. A condition qu’on veuille bien le reconnaitre et en prendre notre part.
Toute science doit se définir une ontologie et à ainsi dialoguer avec la philosophie.
Albert Einstein et Erwin Schrödinger étaient d’immenses physiciens. Immenses de mon point de vue, non seulement pour leur contribution à la physique, mais aussi parce qu’ils savaient associer à leur génie une réflexion philosophique sur la science.
Ces deux grands physiciens donc, avaient déclaré, il y a bientôt un siècle, que les lois de la biologie n’étaient pas réductibles à celle de la physique… !
Permettez moi d’y voir une piste de réflexion pour vous et vos coryphées qui se targuent de pratiquer la seule médecine qui vaille, la médecine scientifique, celle dont il apparait qu’elle est basée sur la physique du XIXème siècle…
En effet concernant la biologie humaine, vous serez je pense d’accord avec moi, pour dire que les multiples paramètres qu’elle met en œuvre en font une science d’une complexité incommensurable qui nous dépasse la plupart du temps. Face à cette réalité j’ai souvent pensé que le mode d’évaluation analytique, réductionniste, matérialiste, celui de la science dite « classique », celle dont vous vous réclamez pour remettre en cause l’homéopathie, n’était pas à tout endroit le plus approprié ou tout au moins pas le seul efficace face à un patient en demande. Et que considérer le vivant non pas comme un tas de molécules mais comme une émergence de la matière pourrait être une idée heuristique. Mais il est vrai que j’ai rarement rencontré des médecins qui se qualifient de « scientifiques » se poser ce genre de questions…
A considérer une discipline tout à fait scientifique comme la physique quantique et ses pères, on en vient à des considérations bien inhabituelles, qui nous montrent que le Réel n’est pas aussi simple que le conçoit parfois l’homme de la rue. Rassurez vous, loin de moi l’idée de mettre le terme de « quantique » à toutes les sauces, comme le font les ésotériques en mal de reconnaissance. Mais sans en abuser il faut quand même bien admettre que le monde d’une façon générale est quantique, il n’est pas purement « Newtonien » comme on nous l’enseigne dans les facultés de médecine.
La médecine allopathique dite « scientifique» pourrait elle être établie sur des bases scientifiques incomplètes? C’est une question que devrait se poser à mon avis tout médecin un peu curieux, et que peu de médecins qui se disent « scientifiques » se posent apparemment.
Je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler que toute particule est formée d’une partie corpusculaire ET d’une partie ondulatoire, puisque ceci est connu de tout « scientifique » communauté à laquelle vous appartenez.
La médecine actuelle ne reposant QUE sur la partie corpusculaire, cela la prive de tout le champ ondulatoire, de la physique de la matière.
Un champ dans lequel pourrait se situer, peut être, l’homéopathie.
Je n’avance là qu’une hypothèse.
Je laisse à ses détracteurs le soin de la réfuter…C’est ainsi que fonctionne la science selon les critères de Karl Popper. Et le débat scientifique honnête se situe en dehors du battage médiatique et de l’opinion publique manipulée, Madame.
A ce sujet je dois vous confier que je n’ai malheureusement JAMAIS, je dis bien JAMAIS pu rencontrer un de nos détracteurs qui ait des arguments scientifiques à opposer à mes considérations d’homéopathe. Je regrette de n’avoir à affronter en principe qu’une niaiserie sur l’impossibilité de persistance de la matière au-delà de la douzième centésimale, ce qui est une évidence que connaissent tous les homéopathes…mais qui ne prouve en rien que l’homéopathie est inefficace…La (vraie) science s’établissant sur des phénomènes observables et pas sur des a priori !
A cet égard j’observe que les vrais connaisseurs de l’intimité de la matière que sont les physiciens sont en majorité beaucoup moins catégoriques quant à un avis sur l’homéopathie que les médecins dits « scientifiques ». Voila qui relativise un peu la « scientificité » autoproclamée des allopathes militants.
Vous le savez comme moi le doute est la première qualité du vrai scientifique, je pense même qu’elle doit faire partie de son identité.
Le vrai scientifique est celui qui se pose des questions, pas celui qui s’adjuge le monopole des réponses.
A ce sujet je suis assez fier de vous faire savoir que la plupart des homéopathes «non scientifiques» que vous fustigez ne sont pas nés «homéopathes».
Non, la plupart du temps ce sont des médecins ayant suivi le même cursus que les autres, et qui devant les échecs de la pratique qu’on leur avait doctement enseignée ont eu la curiosité d’essayer l’homéopathie. Et découvert que contrairement à ce qu’on leur avait enseigné cela leur permettait de guérir des malades là où la médecine allopathique s’était révélée inefficace.
Donc si vous interrogiez les homéopathes (je ne sais pas si vous en connaissez… en principe on ne les rencontre pas dans les lieux de pouvoir) ; vous découvririez que leur démarche relève du doute ; du doute scientifique et pas comme vous semblez l’indiquer du rêve ou du manque d’intelligence. Sur ce seul critère admettez qu’on pourrait leur attribuer le qualificatif de « scientifique » tant convoité, bien plus à eux qu’à leurs confrères allopathes exclusifs…
Ce doute qui manque cruellement à mon avis aux médecins allopathes exclusifs, qui n’hésitent pas à remettre toute leur « science » dans le travail statistique de confrères dont on peut souvent douter de l’honnêteté intellectuelle quand ils travaillent sous l’égide des laboratoires pharmaceutiques. Et personnellement je n’accorde pas la qualité de «scientifique» à quelqu’un qui se contente d’être aliéné dans son exercice professionnel à des statistiques produites par d’autres.
Mais je ne vais pas m’étendre sur ce sujet des rapports de la médecine allopathique et des laboratoires pharmaceutiques. Vous le connaissez bien mieux que moi, j’en suis intimement persuadé…
Puisque nous parlons de « sciences », permettez-moi de vous rappeler que l’étude australienne sur laquelle vous vous appuyez pour démonter l’inefficacité de l’homéopathie EST UN FAUX scientifique ! Astucieusement et malhonnêtement élaboré pour tenter de démontrer l’inefficacité posée comme à priori de l’homéopathie.
Vous trouverez peut être Madame La Ministre, un peu d’irritation dans le ton de ma lettre, mais je dois vous avouer qu’il est assez contenu en regard du malaise que je ressens à l’écoute des médias, qui reste d’ailleurs le seul canal par lequel vous daignez m’informer de vos sentiments sur l’homéopathie et les homéopathes.
Car voyez-vous en déclarant ou faisant déclarer de partout que l’homéopathie est un pur placebo vous m’injuriez.
Vous m’injuriez parce que vous laissez entendre qu’après 35 ans de pratique je suis assez peu intelligent pour n’avoir jamais réalisé que je ne prescrivais que des placebos…
Vous injuriez ma pratique qui a toujours été au moins respectueuse de mes patients.
Vous injuriez mes patients qui ont eu le tort de croire à l’efficacité de leur traitement.
Et surtout vous injuriez les générations d’homéopathes qui m’ont précédé, dont le plus grand Samuel Hahnemann était, Madame la Ministre, digne du pus grand respect à la fois par son génie et par la très haute considération qu’il avait de l’art de guérir.
A ce sujet, je me permets de vous conseiller la lecture des premiers aphorismes de l’ « Organon ou l’Art de guérir », (de Samuel Hahnemann) un ouvrage remarquable et trop peu connu, un monument d’humanisme sur le véritable rôle que devrait se donner tout médecin. Vous y liriez que le véritable rôle du médecin est celui (d’essayer au mieux) de guérir et non pas majoritairement de faire de la science, comme le prétend la médecine allopathique moderne qui recueille pourtant et de façon exclusive me semble t-il, tous vos suffrages.
Alors Madame la Ministre de la Santé, Chère consœur, arrêtez d’injurier vos confrères qui ont le seul tort de vouloir faire un peu mieux que ce qu’on leur a appris en faculté de médecine.
L’art de guérir est infiniment complexe et difficile, il mérite beaucoup plus de respect que la façon dont vous le rabaisser dans vos médias.
Et j’ai peur, me remémorant les écrits d’Hannah Arendt, qu’en injuriant les homéopathes vous injuriez aussi le genre humain et montriez le peu de confiance que vous avez en lui.
J’irai même plus loin, Madame la Ministre. La façon dont est menée depuis quelques mois la campagne de dénégation contre l’homéopathie m’effraie ! Je ne pensais pas qu’elle puisse être produite par un pouvoir qui se pense « démocratique ».Et je tremble à l’idée qu’elle puisse être aussi bien orchestrée sur d’autres sujets à l’avenir.
Je sais que vous déplorez comme moi la montée de l’intolérance et les extrémités auxquelles elle ne manque pas d’aboutir.
Alors méfiez vous que l’intolérance dont vous faites preuve envers l’homéopathie et les homéopathes ne soit pas un ferment de plus vers une société que ni vous ni moi ne souhaitons voir advenir.
Veuillez agréer, Madame la Ministre et Chère Consœur, l’expression de ma très haute considération.
Docteur Jean Pierre Pernot
(Médecin retraité)
Je vous fais suivre une lettre que je viens d'adresser à Mme Buzyn, ministre de la santé au sujet de l'homéopathie.
Évidemment je n'attends aucune réaction de cette ministre, mais je me suis fait un petit plaisir à lui dire ce que je pense.
Je vous livre ces quelques réflexions.
Bonne lecture ( mais je vous avertis c'est un peu long, alors réservez vous un petit moment de calme pour cette lecture..)
Jean Pierre
Madame la Ministre,
Chère Consœur,
Vous ne cessez actuellement, vous et les médias qui vous obligent, de fustiger l’homéopathie qui ne serait qu’un placebo et à ce titre représenterait un coût injustifié pour la Sécurité Sociale.
Le sujet étant à mon avis d’importance, permettez moi de vous livrer les quelques réflexions que me suggère ce moment.
Je suis parfaitement d’accord avec vous pour affirmer que l’effet placebo est très puissant et universel, et qu’il représente une entrave perpétuelle à l’appréciation de l’efficacité intrinsèque d’une thérapeutique, quelle qu’elle soit, homéopathique ou allopathique.
A ce sujet permettez moi de vous informer que les effets nocebo et placebo ont été découverts par Samuel Hahnemann le père de l’homéopathie il y a près de deux siècles. Cet effet n’est donc pas inconnu des homéopathes comme vous paraissez le croire.
Mais considérer, comme vous semblez l’indiquer, que l’effet placebo agirait plus particulièrement dans le domaine des médecines dites « alternatives » est un a priori contraire à l’objectivité scientifique.
On sait en effet que l’intensité de l’effet placebo est proportionnelle à la confiance accordée au prescripteur, au coût du médicament et …à la couleur de l’emballage… Vous admettrez que dans ces deux derniers items au moins la prescription allopathique l’emporte largement…
Une question demeure : le seul effet placebo peut il expliquer les résultats obtenus par l’homéopathie auprès des nourrissons ou même en pratique vétérinaire ?...
Je suis étonné que ni vous, ni votre entourage « scientifique » n’aborde jamais cette question.
Voyez vous, bien que médecin homéopathe, parce que ce statut m’a permis parfois de traiter plus efficacement, ou avec plus de respect qu’avec l’allopathie, les malades qui m’avaient fait confiance, je n’en suis pas moins un amoureux de la science.
A ce titre je sais que tout modèle scientifique repose sur un minimum de consensus dans la communauté scientifique. Qu’il fonctionne aussi sur des théories éprouvées par la cohérence qu’elles présentent face aux phénomènes observés (ou prédits) dans lesquelles les mathématiques prennent une grande part. C’est le coté parfaitement prévisible et rationaliste du modèle.
Mais par ailleurs, tout modèle fonctionne aussi sur des à priori relatifs au mode de pensée en cours dans la société qui l’héberge. C’est là sa fragilité, c’est aussi le versant qui lui permet d’être heureusement évolutif. A condition que l’évolution ne soit pas entravée par des considérations extérieures, économiques ou financières par exemple. Et à cet égard l’attitude actuelle des détracteurs de l’homéopathie, consistant en une négation mensongère de phénomènes pourtant parfaitement observables me semble anti-scientifique et susceptible d’entraver l’évolution de la science. Ce qui à mes yeux est hautement condamnable.
Le Réel est complexe, Madame la Ministre, beaucoup plus je crois que vous ne semblez l’entendre dans votre réfutation simpliste de l’homéopathie. Beaucoup plus que ce qu’on nous a enseigné dans nos études de médecine. Beaucoup plus même que tous les modèles scientifiques qui essayent de le décrire. Le constat n’en est pas désolant. Il en est au contraire heuristique. A condition qu’on veuille bien le reconnaitre et en prendre notre part.
Toute science doit se définir une ontologie et à ainsi dialoguer avec la philosophie.
Albert Einstein et Erwin Schrödinger étaient d’immenses physiciens. Immenses de mon point de vue, non seulement pour leur contribution à la physique, mais aussi parce qu’ils savaient associer à leur génie une réflexion philosophique sur la science.
Ces deux grands physiciens donc, avaient déclaré, il y a bientôt un siècle, que les lois de la biologie n’étaient pas réductibles à celle de la physique… !
Permettez moi d’y voir une piste de réflexion pour vous et vos coryphées qui se targuent de pratiquer la seule médecine qui vaille, la médecine scientifique, celle dont il apparait qu’elle est basée sur la physique du XIXème siècle…
En effet concernant la biologie humaine, vous serez je pense d’accord avec moi, pour dire que les multiples paramètres qu’elle met en œuvre en font une science d’une complexité incommensurable qui nous dépasse la plupart du temps. Face à cette réalité j’ai souvent pensé que le mode d’évaluation analytique, réductionniste, matérialiste, celui de la science dite « classique », celle dont vous vous réclamez pour remettre en cause l’homéopathie, n’était pas à tout endroit le plus approprié ou tout au moins pas le seul efficace face à un patient en demande. Et que considérer le vivant non pas comme un tas de molécules mais comme une émergence de la matière pourrait être une idée heuristique. Mais il est vrai que j’ai rarement rencontré des médecins qui se qualifient de « scientifiques » se poser ce genre de questions…
A considérer une discipline tout à fait scientifique comme la physique quantique et ses pères, on en vient à des considérations bien inhabituelles, qui nous montrent que le Réel n’est pas aussi simple que le conçoit parfois l’homme de la rue. Rassurez vous, loin de moi l’idée de mettre le terme de « quantique » à toutes les sauces, comme le font les ésotériques en mal de reconnaissance. Mais sans en abuser il faut quand même bien admettre que le monde d’une façon générale est quantique, il n’est pas purement « Newtonien » comme on nous l’enseigne dans les facultés de médecine.
La médecine allopathique dite « scientifique» pourrait elle être établie sur des bases scientifiques incomplètes? C’est une question que devrait se poser à mon avis tout médecin un peu curieux, et que peu de médecins qui se disent « scientifiques » se posent apparemment.
Je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler que toute particule est formée d’une partie corpusculaire ET d’une partie ondulatoire, puisque ceci est connu de tout « scientifique » communauté à laquelle vous appartenez.
La médecine actuelle ne reposant QUE sur la partie corpusculaire, cela la prive de tout le champ ondulatoire, de la physique de la matière.
Un champ dans lequel pourrait se situer, peut être, l’homéopathie.
Je n’avance là qu’une hypothèse.
Je laisse à ses détracteurs le soin de la réfuter…C’est ainsi que fonctionne la science selon les critères de Karl Popper. Et le débat scientifique honnête se situe en dehors du battage médiatique et de l’opinion publique manipulée, Madame.
A ce sujet je dois vous confier que je n’ai malheureusement JAMAIS, je dis bien JAMAIS pu rencontrer un de nos détracteurs qui ait des arguments scientifiques à opposer à mes considérations d’homéopathe. Je regrette de n’avoir à affronter en principe qu’une niaiserie sur l’impossibilité de persistance de la matière au-delà de la douzième centésimale, ce qui est une évidence que connaissent tous les homéopathes…mais qui ne prouve en rien que l’homéopathie est inefficace…La (vraie) science s’établissant sur des phénomènes observables et pas sur des a priori !
A cet égard j’observe que les vrais connaisseurs de l’intimité de la matière que sont les physiciens sont en majorité beaucoup moins catégoriques quant à un avis sur l’homéopathie que les médecins dits « scientifiques ». Voila qui relativise un peu la « scientificité » autoproclamée des allopathes militants.
Vous le savez comme moi le doute est la première qualité du vrai scientifique, je pense même qu’elle doit faire partie de son identité.
Le vrai scientifique est celui qui se pose des questions, pas celui qui s’adjuge le monopole des réponses.
A ce sujet je suis assez fier de vous faire savoir que la plupart des homéopathes «non scientifiques» que vous fustigez ne sont pas nés «homéopathes».
Non, la plupart du temps ce sont des médecins ayant suivi le même cursus que les autres, et qui devant les échecs de la pratique qu’on leur avait doctement enseignée ont eu la curiosité d’essayer l’homéopathie. Et découvert que contrairement à ce qu’on leur avait enseigné cela leur permettait de guérir des malades là où la médecine allopathique s’était révélée inefficace.
Donc si vous interrogiez les homéopathes (je ne sais pas si vous en connaissez… en principe on ne les rencontre pas dans les lieux de pouvoir) ; vous découvririez que leur démarche relève du doute ; du doute scientifique et pas comme vous semblez l’indiquer du rêve ou du manque d’intelligence. Sur ce seul critère admettez qu’on pourrait leur attribuer le qualificatif de « scientifique » tant convoité, bien plus à eux qu’à leurs confrères allopathes exclusifs…
Ce doute qui manque cruellement à mon avis aux médecins allopathes exclusifs, qui n’hésitent pas à remettre toute leur « science » dans le travail statistique de confrères dont on peut souvent douter de l’honnêteté intellectuelle quand ils travaillent sous l’égide des laboratoires pharmaceutiques. Et personnellement je n’accorde pas la qualité de «scientifique» à quelqu’un qui se contente d’être aliéné dans son exercice professionnel à des statistiques produites par d’autres.
Mais je ne vais pas m’étendre sur ce sujet des rapports de la médecine allopathique et des laboratoires pharmaceutiques. Vous le connaissez bien mieux que moi, j’en suis intimement persuadé…
Puisque nous parlons de « sciences », permettez-moi de vous rappeler que l’étude australienne sur laquelle vous vous appuyez pour démonter l’inefficacité de l’homéopathie EST UN FAUX scientifique ! Astucieusement et malhonnêtement élaboré pour tenter de démontrer l’inefficacité posée comme à priori de l’homéopathie.
Vous trouverez peut être Madame La Ministre, un peu d’irritation dans le ton de ma lettre, mais je dois vous avouer qu’il est assez contenu en regard du malaise que je ressens à l’écoute des médias, qui reste d’ailleurs le seul canal par lequel vous daignez m’informer de vos sentiments sur l’homéopathie et les homéopathes.
Car voyez-vous en déclarant ou faisant déclarer de partout que l’homéopathie est un pur placebo vous m’injuriez.
Vous m’injuriez parce que vous laissez entendre qu’après 35 ans de pratique je suis assez peu intelligent pour n’avoir jamais réalisé que je ne prescrivais que des placebos…
Vous injuriez ma pratique qui a toujours été au moins respectueuse de mes patients.
Vous injuriez mes patients qui ont eu le tort de croire à l’efficacité de leur traitement.
Et surtout vous injuriez les générations d’homéopathes qui m’ont précédé, dont le plus grand Samuel Hahnemann était, Madame la Ministre, digne du pus grand respect à la fois par son génie et par la très haute considération qu’il avait de l’art de guérir.
A ce sujet, je me permets de vous conseiller la lecture des premiers aphorismes de l’ « Organon ou l’Art de guérir », (de Samuel Hahnemann) un ouvrage remarquable et trop peu connu, un monument d’humanisme sur le véritable rôle que devrait se donner tout médecin. Vous y liriez que le véritable rôle du médecin est celui (d’essayer au mieux) de guérir et non pas majoritairement de faire de la science, comme le prétend la médecine allopathique moderne qui recueille pourtant et de façon exclusive me semble t-il, tous vos suffrages.
Alors Madame la Ministre de la Santé, Chère consœur, arrêtez d’injurier vos confrères qui ont le seul tort de vouloir faire un peu mieux que ce qu’on leur a appris en faculté de médecine.
L’art de guérir est infiniment complexe et difficile, il mérite beaucoup plus de respect que la façon dont vous le rabaisser dans vos médias.
Et j’ai peur, me remémorant les écrits d’Hannah Arendt, qu’en injuriant les homéopathes vous injuriez aussi le genre humain et montriez le peu de confiance que vous avez en lui.
J’irai même plus loin, Madame la Ministre. La façon dont est menée depuis quelques mois la campagne de dénégation contre l’homéopathie m’effraie ! Je ne pensais pas qu’elle puisse être produite par un pouvoir qui se pense « démocratique ».Et je tremble à l’idée qu’elle puisse être aussi bien orchestrée sur d’autres sujets à l’avenir.
Je sais que vous déplorez comme moi la montée de l’intolérance et les extrémités auxquelles elle ne manque pas d’aboutir.
Alors méfiez vous que l’intolérance dont vous faites preuve envers l’homéopathie et les homéopathes ne soit pas un ferment de plus vers une société que ni vous ni moi ne souhaitons voir advenir.
Veuillez agréer, Madame la Ministre et Chère Consœur, l’expression de ma très haute considération.
Docteur Jean Pierre Pernot
(Médecin retraité)