Petit historique succinct, incomplet et triste de l’homéopathie francophone (si vous avez envie de le lire, avec ce titre !!)
Voici un lien vers homeoint avec un article remarquable de Seror.
L’homéopathie a été introduite par Sébastien de Guidi en France (à Crest). Au même moment, à Genève, les Dr Dufresne et Peschier déploient toute leur énergie pour diffuser au public le plus large possible les principes de la nouvelle médecine, au moyen de la revue « La Bibliothèque Homéopathique » de Genève. Hahnemann a écrit pour cette revue, car il la considére comme extrêmement valable.
Avec enthousiasme, les quelques médecins homéopathes purs francophones ont voulu échanger, partager leurs expériences cliniques. C’est l’heure de la fondation de la « Société Gallicane Homéopathique ». Le siège initial se trouve à Genève, d’autres sections ont ensuite ouvert à Lyon, Paris, Bordeaux, etc… Deux types de membres sont reconnus : les médecins et non médecins.
Les choses commencent à se gâter lorsque les éclectiques s’infiltrent. Devant les résultats de l’homéopathie, certains médecins allopathes veulent récupérer des « recettes ». C’est ainsi que pour le choléra, est prescrit par exemple : camphora, cuprum, veratrum, parfois en teinture mère, d’autre fois sous forme solide, en dynamisation, ou tout mélangé. Une certaine jalousie se manifeste vis-à-vis de praticiens comme le baron de Bonninghausen, qui n’était pas médecin malgré ses résultats époustouflants. Certains médecins veulent démontrer la supériorité de leur statut en préconisant tel ou tel remède pour tel tableau pathologique et non pas tel malade.
Au même moment, à Paris, le Dr Curie (grand père du scientifique de génie) souhaite officialiser son dispensaire d’homéopathie et demande l’approbation de l’académie de médecine.
Celle-ci refuse à l’unanimité moins deux voix car selon eux l’homéopathie est irrationnelle, comparée aux « merveilleux » traitements dont bénéficient leurs aliénés dans les hôpitaux psychiatriques (enchaînés et battus), et aux « superbes » statistiques de survie dans leurs hôpitaux classiques. En Italie, une étude a « prouvé » que l’homéopathie a des résultats nuls. Lorsque le Dr Simon de Paris demande qu’on lui fournisse le registre où étaient consignées les consultations, celui-ci est déclaré « perdu lors du déménagement » par les autorités officielles et compétentes. (C’est étrange, c’est un discours encore tenu de nos jours dans des circonstances analogues, à la virgule près). Le Dr Jourdan avait magnifiquement traduit en Français l’organon d’Hahnemann, il fait partie de l’académie de médecine. A cette époque, probablement suite à des pressions, il crée une autre revue francophone prônant l’éclectisme, c’est-à-dire que l’homéopathie ne vient qu’en complément de la toute puissante médecine traditionnelle. Outre toutes ces manœuvres, Paris sabote la réunion annuelle de la société gallicane, en prétendant conserver tout pouvoir pour un an supplémentaire. Ce fut la fin de la société gallicane d’homéopathie.
Cette histoire est assez superposable à ce qu’il s’est passé aux Etats Unis, même si la société de consommation a ajouté des obstacles supplémentaires.
Sous couvert de gentillesse et de « tolérance », tout prescripteur de globule, même manquant de connaissances solides et de volonté d’apprendre, est proclamé homéopathe, semant ainsi la confusion et la zizanie dans le groupe.
Hahnemann avait annoncé à Paris, « Je ne reconnais pour disciples que ceux qui pratiquent l’homéopathie pure » (disciple appartenant au vocabulaire de l’époque, car la société était beaucoup plus paternaliste, « le vieux » était un titre de respect).
Dirigé plus spécifiquement à l’encontre de la société homéopathique de Paris, il avait ajouté : « Lorsqu’il s’agit d’un art sauveur de la vie, négliger d’apprendre est un crime »
Hahnemann a certainement vu se dessiner les prémices des luttes intestines homéopathiques, la paresse, le souci de paraître prenant le pas sur le devoir de sauver des vies. Là encore, bien informé de l’âme humaine, il était clairvoyant et nous a adressé ses dernières mises en garde.