La découverte d’une nouvelle dynamisation (4)

Dans Dose by Edouard BroussalianLaisser un commentaire

Chapitre 4 : La découverte d’une nouvelle dynamisation.

Ceci est le chapitre 4 de notre série sur l’homéopathie Hahnemanienne qui traite des dynamisations LM. Je suis content de constater que les dynamisations LM sont de plus en plus étudiées à titre individuel. Peut-être deviendront-elles ainsi couramment utilisées. Elles constituent un grand ajout à la pharmacie homéopathique car elles complètent les dynamisations centésimales et offrent ainsi aux homéopathes d’avantages d’options à choisir au moment où il aborde un cas. Je vais commencer par vous présenter un résumé historique de la découverte des dynamisations LM aussi bien que la philosophie qui se cache derrière leur usage. Cela sera suivit d’instructions pratiques sur leur usage.

La découverte d’une nouvelle dynamisation.

Doses LM de chez Choudhury, la référence mondiale.

Doses LM de chez Choudhury, la référence mondiale.

Hahnemann n’était pas complètement satisfait de l’utilisation des solutions médicamenteuses faites à partir des dynamisations centésimales. Et cela particulièrement avec les constitutions hypersensibles atteintes de maladies miasmatiques chroniques. Il comprit que, dans certains cas, les basses dynamisations n’étaient pas capables de stimuler une réaction de guérison et que de leur coté les hautes dynamisations causaient de sérieuses aggravations. Il se demandait s’il était possible de faire des remèdes homéopathiques qui agiraient profondément et en même temps d’une façon plus douce sur la constitution.

Même s’il pensait que les solutions médicamenteuses étaient vraiment plus efficaces que le système des centésimales, il se demandait comment il pourrait éviter les aggravations dans les cas fragiles, hypersensibles et jusqu’à présent incurables. La réponse à cette question n’était pas d’agir sur les dynamisations en élevant de plus en plus leur puissance.

A ce moment là, les dynamisations de Jenichen étaient élevées au-delà de 1M et selon l’expérience qu’en fit Hahnemann, n’étaient pas utilisables dans les cas fragilisés par une pathologie avancée car elles causaient des aggravations qui portaient atteinte à la vie. Le plus grand souhait d’Hahnemann était de guérir ces cas de dégénérescence chronique qui avaient jusque là prouvé leur plus grande résistance à ses traitements.

La seule chose que le vieux Maître pouvait faire était de recommencer à nouveau une série complète d’expérimentations homéopathiques et cela malgré ses 80 ans ! A ce moment là, Hahnemann était assisté par le révérend Everest qui s’occupait de faire les granules de sucre pour ses remèdes. Il était un ami proche et un confident de Hahnemann à l’époque de ses derniers travaux expérimentaux.

Le 30 juillet 1853, une lettre fut publiée dans la revue TIMES. Le révérend Everest écrivait au Dr Luthur et décrivait les expérimentations dont il avait été témoin et ce que Hahnemann accomplit pendant qu’il développait le système homéopathique. Nous avons joint la plus grande partie cette lettre car nous pensons que c’est très instructif et aussi d’un grand intérêt historique.

” Hahnemann s’efforça de trouver une manière d’administrer les remèdes de telle façon qu’il ne puisse en résulter que des perturbations les plus légères possibles. A cet effet, il fit une grande variété d’expérimentations. La première fut par olfaction, et il l’adopta dans certains cas à la fin de sa vie. Je ne sais pas s’il l’abandonna par la suite.

Mais certaines objections lui imposèrent de rechercher d’autres méthodes pour modérer l’action médicamenteuse. L’expérimentation suivante fut de dissoudre 3, 2 voir 1 granules dans 1 verre d’eau, de remuer soigneusement puis de mettre 1 cuillerée à café ou à soupe du résultat obtenu dans un autre verre. Il s’était aussi rendu compte que, même ainsi, les constitutions très délicates réagissaient de façon trop intense quand le médicament était choisi avec précision. Si le médicament n’était pas en parfaite harmonie avec le cas, ses effets étaient, bien entendu, plus faibles car ils n’agissaient pas sur une partie de l’organisme déjà atteinte de façon morbide. Cette remarque explique pourquoi autant de praticiens d’expérience en homéopathie moderne ou “améliorée ” ont si peu de cas d’aggravation, c’est parce qu’ils donnent des médicaments au hasard et qu’ainsi ils n’atteignent pas du tout les troubles nerveux.

L’atténuation était quelques fois menée jusqu’à 2, 3, 4, 5 ou 6 verres et cela était l’inconvénient du procédé, et cela ne reflétait pas la simplicité des lois de la nature. Il essaya donc de diminuer le nombre de secousses mais cela semblait ne pas donner les résultats convenables attendus. Il essaya beaucoup de techniques différentes et fit beaucoup d’expérimentations dont j’ai eu connaissance d’une ou deux, et d’autres que j’ai dû oublier si je ne les ai jamais sues. Au final, de toutes les façons, celle qui donna les résultats les plus satisfaisant (je crois d’ailleurs pouvoir dire qu’il en était parfaitement satisfait) était le plan 1 expliqué comme suit :

En partant de la teinture mère du médicament qui je crois commençait à la troisième centésimale (3CH), qui selon la notation ordinaire était écrite 1, au lieu d’ajouter à une goutte de cette dynamisation 100 gouttes d’alcool de vin pour faire la suivante, et continuer ainsi la dynamisation par gouttes. Il humidifiait quelques granules d’une taille normale fixe, 10 je crois lors du premier essai mais seulement une seule lors des derniers essais les plus satisfaisantes. Une fois humidifiés, il dissolvait les granules une minute seulement dans une goutte d’eau puis ajoutait 100 gouttes d’alcool de vin. Ayant secoué le tout (j’ai oublié combien de fois), il humidifiait de nouveau des granules avec, et les ayant séchés, les mettait dans un tube dans son coffret à médicament, bien isolé ; il les intitulait 0/1. La dynamisation suivante était obtenue en dissolvant un granule de 0/1 dans un petite goutte d’eau, puis il ajoutait 100 gouttes d’alcool de vin ; avec cela, il humectait un granule comme avant et l’intitulait la dynamisation 0/2… “

Les dynamisations LM

Après beaucoup d’essais et de tergiversations entre l’année 1837 et 1838, Hahnemann découvre la dilution au 1/50 000ème et crée le nouveau système de dynamisation LM. Hahnemann commence à faire des expérimentations cliniques en élevant le niveau de dilution au lieu d’agir sur la dynamisation car il sentait que l’homéopathie avait déjà développé la méthodologie des dynamisations centésimales aussi loin qu’il était possible d’aller. De sa nouvelle dynamisation LM, Hahnemann disait :

” Cette méthode de dynamisation, je l’ai trouvée après beaucoup d’expérimentations et contre expérimentations laborieuses, pour qu’elle soit la plus puissante et en même temps la plus douce dans son action, car la partie matérielle du médicament est affaiblie par ces 50 000 dynamisations, et néanmoins sa puissance en est augmentée de façon incroyable. “

C’était l’aboutissement de ses 50 années de recherche. Avec les plus hautes dynamisations, Hahnemann trouve justement ce qu’il cherche pour éviter l’impasse que constituait le traitement des maladies les plus chroniques de ses patients. Au final, il fut satisfait d’avoir trouvé “la plus parfaite des méthodes ” permettant d’atteindre un idéal de cure qui se doit d’être rapide, douce amenant au rétablissement définitif de l’état de santé.

Selon le révérend Everest, Hahnemann “était si satisfait de l’action douce et agréable de ses préparations qu’elles devaient remplacer pour lui, je le pense, presque toutes les autres “. Hahnemann appela ces nouvelle préparations médicamenteuses “aux granules” (la médecine aux granules, la première étant notée du “0” pour les distinguer des dynamisations marquées d’un petit “x” que l’on appelait médicament “à la goutte”.

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