Levopromazine Pathogénésie

Dans Médicaments by Adolph Lippe4 commentaires

Le Dr. O. A. Julian

Le Dr. O. A. Julian

La pathogénésie du Nozinan (interdit désormais!) a été réalisée par le Docteur Julian.

Dans le cadre de l’enseignement de la Société de Biothérapie, il m’a été demandé de faire une étude Répertoriale de cette pathogénésie.

Le Nozinan est un remède neuroleptique, antipsychotique couramment utilisé en milieu psychiatrique.

A/ Lévomépromazine, type et psychisme en général.

On est en présence d’un sujet de constitution phosphorique, le plus souvent tuberculinique, sensible aux influences météorologiques. Une grande fatigabilité domine le tableau. Une asthénie surtout marquée le matin et à 17 heures. Une faiblesse avec hypotension dure depuis longtemps. Cette faible tension se double d’une somnolence persistante au cours de la journée. Une inaptitude à l’effort, conduit rapidement à la tachycardie et à un état dyspnéisant.

nozinan-filmtabl-100-mg-100-stk-800x800Cette asthénie physique générale mine le psychisme du malade. Il devient apathique, se détache de son entourage, de son milieu, il devient indifférent, se désintéresse des autres. Parfois même il a envie de les frapper. Sa défaveur atteint ses proches, jusqu’à ses propres enfants, ce qui le remplit d’amertume.

A cause de cette fatigue, il lui est difficile de s’appliquer dans son travail ou ses études. Incapable de se concentrer, tout effort intellectuel lui devient pénible et rapidement insupportable.

Cette faiblesse physique et psychique est complétée par une asthénie sexuelle notoire dans les deux sexes.

Le patient tente de lutter contre cette apathie, cette aboulie, cette faiblesse en usant et en abusant de café et de boissons alcoolisées qui semblent améliorer passagèrement les troubles.

Moins sensible aux troubles pleuro-pulmonaires que Phosphorus, ce sont surtout les désordres digestifs qui affaiblissent notre patient de Lévomépromazine. Il se plaint, en effet, de diarrhées fréquentes, de ballonnements post-prandiaux avec douleurs abdominales constantes et de types variés. Le lait et les laitages sont mal tolérés et aggravent les symptômes et le malade en général.

En bref, pour résumer, nous sommes en présence d’un asthénique, affaibli par des troubles digestifs plus que pleuro-pulmonaires. Il est intoxiqué par le tabac et l’alcool  dont il a besoin pour se doper ou se soutenir. Nous ne serons nullement étonnés si un tel sujet est amélioré par la chaleur. Il manque de chaleur vitale comme tous les faibles.

Une sensation étrange d’agrandissement d’un œil ou des deux yeux est accusée par Lévomépromazine. On retrouve Phosphorus au second degré dans le Répertoire pour ce curieux symptôme.

B/ Diagnostic Répertorial positif de Lévomépromazine.

Dans le paragraphe précédent, nous avons exposé de nombreux signes communs à beaucoup de remèdes de la Matière Médicale. Nous allons retenir maintenant des symptômes plus caractéristiques décrits dans cette étude de Lévomépromazine.

LevopromazineLévomépromazine

Dans le premier tableau, nous avons retenu 5 symptômes distinctifs essentiels extraits de la pathogénésie du Dr julian :

1/ Anticipation, peur de quelque chose qui va arriver.

2/ Foule, aggravation dans la foule.

3/ Folie, peur de la folie

4/ Maladresse des doigts, laisse tomber les objets.

5/ Lait, aggravation générale par le lait.

Seuls émergent de cette confrontation 3 remèdes, deux en plus de Lévomépromazine. Ce sont Natrum Muriaticum et Phosphorus.

Dans le second tableau nous ajoutons :

6/ Lumière, aggravation par la lumière

7/ Absence de soif, adipsie.

Seul Lévomépromazine partage ces deux symptômes. Ainsi, nous retrouvons avec Phosphorus ce curieux signe de se protéger de la lumière, par une main comme une visière.

C/ En conclusion.

Pensez à Lévomépromazine en présence d’un malade de type Phosphorus avec ce critère discriminant essentiel : l’absence de soif. Ce symptôme de Lévomépromazine est d’autant plus curieux qu’il se plaint de sécheresse de la bouche sans soif !

Lévomépromazine présente beaucoup de caractères de Phosphorus, d’un Phosphorus décompensé, fatigué. Il n’est pas à la phase « feu et flammes » d’un Phosphorus aux accidents brutaux pleuro-pulmonaires, vasculaires ou digestifs. Il est plus proche de la phase asthénique, refroidie de la « cendre » de ce grand polychreste.

Commentaires

  1. Il y a une photo d’une boîte de largactil (chlorpromazine et non levomeprazine). Je ne sais pas si ces deux molécules sont interchangeables. Ma femme s’est vu prescrire largactil pour des nausées et vomissement de la grossesse. Pendant plusieurs mois, à dose faible. C’est apparemment une des indications. Le largactil a soulagé les nausées et fait disparaître les vomissements, mais au prix d’une dépression très importante dont l’élément marquant était la crainte, voire la terreur, de l’avenir (dépression d’anticipation), l’apathie totale, et des tendances suicidaires marquées. Selon le gynécologue, le largactil n’était en rien reponsable ; il nous a même dit que ça ne pouvait qu’améliorer la dépression. A deux mois du terme, l’arrêt du largactil (justifié par la disparition des nausées) a pourtant été suivi d’une disparition rapide des troubles psychiques. Lors d’une deuxième grossesse, les nausées et vomissements ont été maîtrisés par la prise quotidienne de donormyl, sans autre effet secondaire qu’une légère somnolence.

  2. je pense que Largactil ou Nozinan peuvent se superposer.
    Dans votre observation très intéressante, vous donnez un symptôme majeur que j’ai valorisé: l’anticipation.
    Les troubles digestifs; la somnolence et l’apathie sont plus communs et je ne les ai pas retenus. Dans toutes les notices la sécheresse de la bouche est notée en oubliant l’adipsie, ce qui valorise le symptôme.
    De toutes façons, je souhaite une bonne Santé à vos enfants et à votre épouse qui a subi une pathogénésie partielle involontairement.
    G. Broussalian

  3. Je suis abasourdi par la lecture de vos péripéties!! Puis je vous demander à quelle époque se situait cette grossesse? Les enfants sont ils en bonne santé?
    J’ai corrigé mon erreur quant au choix de l’image! C’est vrai que cela fait longtemps que je n’ai plus sur la conscience d’avoir prescrit ce genre de choses (levopro, chlorpro…)

  4. Merci pour vos souhaits de bonne santé.

    La naissance de notre premier enfant date de juin 2009. Le gynécologue, qui ne voulait absolument pas remettre en cause sa prescription, nous a envoyé chez psychiatres et psychologues, dont trois sur quatre aggravèrent la situation plus qu’il ne l’améliorèrent. Il tentèrent en effet de persuader ma femme que sa dépression n’était liée ni à la grossesse, ni au traitement (et donc qu’elle n’était pas près de s’arrêter), que la grossesse n’était au mieux qu’un révélateur ou un déclencheur d’une dépression latente, et surtout qu’il fallait engager un long, sans doute très long, travail avec eux. Dès qu’elle a été en mesure d’arrêter ce médicament, ma femme a pris une dose homéopathique de chlorpromazine. Je ne sais si cela a aidé au rétablissement.

    Notre premier enfant va bientôt avoir deux ans et est étonnamment en très bonne santé. Le deuxième, qui vient d’avoir trois mois va bien également, mais il n’a pas été soumis à une grossesse au largactil.

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