Par Adolph Lippe
En février 1865, j’ai prescrit pour une enfant nerveuse de 5 ans, une dose de Belladonna 200, suivie, trente six heures plus tard, d’une dose de Lachesis 200 pour une diphtérie. Tous les symptômes diphtériques ayant disparu, le cas était considéré comme guéri.
Cependant, l’enfant, non contente d’avoir quitté sa chambre prématurément, est sortie de la maison s’exposer à l’air humide, après s’être échauffée en courant dans la maison et par conséquent elle rechuta inévitablement.
Lors de ma visite le jour suivant, sa respiration était très entravée. Elle était très enrouée, ne pouvait pas parler ou même avaler, ne serait-ce que de l’eau sans douleur. La toux rauque et sèche est douloureuse. Une autre dose de Lachesis, répétée sous forme liquide toutes les deux heures ne l’a pas soulagée. La gorge ne peut être examinée car elle ne veut pas ouvrir la bouche et a résisté à tous mes efforts pour le faire. La respiration devient rapide et bruyante, rauque et difficile, le pouls à 140. Hepar Sulfur 200, dans de l’eau, à répéter pendant deux jours. Son état s’est alors légèrement amélioré dans un premier temps, pour décliner à nouveau. Bromium a été administré sans plus de succès. Maintenant, elle s’affaiblissait à cause du manque de sommeil. Elle avait des quintes douloureuses de toux rauque et spasmodique, aggravées la nuit, particulièrement après minuit. Ce nouveau symptôme n’appartient qu’à Kalium-bichromicum. Six globules d’une 200ème dynamisation (Lehrmann’s) en dose liquide, une cuillère toutes les deux heures pendant douze heures. Au fur et à mesure de l’amélioration des symptômes, la prise est espacée. S’est ensuivi l’expectoration d’une grande quantité de dépôts diphtériques et de mucosités. L’abcès sur le cou éclata le neuvième jour, sans l’aide de cataplasmes, puis, guérit, sans laisser aucune trace de tumescence, l’enfant était rétabli.
En mars, 1965, je consultais une jeune fille de treize ans. Elle se plaint d’une gorge très douloureuse. La douleur est aggravée en avalant. La gorge est pleine de mucosités épaisses, qu’elle ne peut ni avaler, ni cracher. La protrusion de la langue aggrave la douleur. Douleur du côté gauche de la tête. Douleurs lancinantes dans l’oreille gauche, le côté gauche du cou est très douloureux au toucher et plus enflé. Les amygdales, en particulier la gauche, sont très enflées et enflammées. Une dose de Kalium-bichromicum 200, la guérit intégralement en trente-six heures. Vingt quatre heures après la disparition de tous ses symptômes, elle se plaignait de douleurs similaires du côté droit de la tête et dans l’oreille droite. Ce sont évidement les effets du remède. Ces douleurs ont disparu d’elles mêmes, sans autre médicament.
Je rapporte uniquement ces deux cas afin de prouver l’exactitude d’un petit symptôme. Le premier cas n’est pas à considérer comme une guérison brillante de la diphtérie. Pour satisfaire les non-homéopathes, je signale simplement, que pratiquement tous les cas de diphtéries qui ont été sous mes soins ont cédé après la dose d’un seul, rarement deux médicaments homéopathiques correctement sélectionnés, à la plus petite dose. Les non-homéopathes qui méprisent de tels rapports feraient mieux d’en faire l’expérience, avant de faire des condamnations hâtives.
On ne trouve pas ce petit symptôme dans la littérature anglaise. Dans les expérimentations physiques du Dr Arnith, il est relaté le symptôme suivant : « Violente douleur piquante dans l’oreille gauche, qui s’étend à la voûte du palais, sur le côté correspondant de la tête, du même côté de la nuque, douloureuse au toucher et ganglions lymphatiques hypertrophiés. » MAYRHSFFER*
*Ceci est une erreur d’imprimerie, on devrait lire, « Dr Marenzeller. »